samedi 31 décembre 2011

On défonce l’année au McDo !


Trois années de suite que je défonce l’année dans le même restaurant – j’y travaillais, ça peut aider. Ce soir, un petit ajustement, pas un gros changement, une p’tite virée dans not’e boutte. Tiens-toi bein, ville morte, moi et les potes on défonce l’année au McDo !

- Je vais prendre dix cheeseburgers avec bacon pas de cornichon, trois frites pis trois gros coke.
- Êtes-vous sérieux ?
- Mets-en. Pis ça va être pour apporter. On va bouffer ça au cimetière sur la tombe d’Elzéar Galopin, un vieux camarade de la guerre des Boers.
- Vous me niaisez…
- Oui et non. Oui, on va manger ça icitte finalement. Non, je te niaise pas pour la révolte des Boers. Qu’est-ce qu’on l’a maté celle-là !

(Trois minutes, 37 secondes et 88 centièmes plus tard.)

- Crisse, j’avais dit pas de cornichon pis y’en a dans le troisième, le septième pis le neuvième. Pouah! Tes frites sont bein trop salées ! Je veux voir ton gérant pis ça presse !

J’anticipe peut-être, mais on va avoir du fun. Du gros fonne noir.

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L’action à la Bourse de McDo vient d’atteindre le cap de 100 $. Comment expliquer ce phénomène qui perdure encore et maintenant partout sur le globe ? La Presse a convoqué quatre spécialistes qui offrent comme réponses quelques pistes à débroussailler. Vous pouvez y accéder en cliquant ici.

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Pour Jean-Pierre Aubry, économiste, la conjoncture actuelle est excellente. La hausse des ventes est excessivement forte dans les pays émergents et dans les pays développés, les ventes se maintiennent parce que la situation économique le favorise – vous savez, la crise.

Belle citation du monsieur ici : « Cependant, il faut que les gouvernements s'assurent qu'une saine concurrence demeure et que les consommateurs sont bien informés de la qualité et de la provenance des produits et services qu'elles vendent.  Les gouvernements doivent également continuer d'informer leur population sur les implications positives sur leur santé et leur espérance de vie de bien se nourrir (qualité et diversité). »

Hein ? Les gouvernements ont encore un rôle à jouer ? Donc, peut-être, les citoyens souverains aussi? Mettez ça dans vos pipes, les libertariens !

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Pour Pierre-Yves McSween, comptable agréé, prof au collégial et chargé de cours à HEC, la franchise sait s’adapter et a modifié son image au fil des ans avec succès. Je le cite :

« On peut donc dire que McDonald's a su s'adapter à l'évolution d'un monde où les gens cuisinent moins pour travailler plus et où l'on travaille plus pour cuisiner moins (l'oeuf ou la poule ?). Est-ce une bonne nouvelle que la société se dirige de plus en plus vers de la nourriture industrielle? Plus on s'éloigne de la fraîcheur de la nature, plus le marché de la nourriture est mondialisé. Plus il y a de la pression sur la réduction des coûts de production, plus les agents de conservation sont en cause. Plus la valeur de l'action de McDonald's progresse, plus je m'inquiète de ce qu'il y a dans mon assiette. »

(Jambon ne dit mot et sourit.)

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Selon Pierre Simard, professeur à l’École nationale d’administration publique, McDo a su s’ajuster aux attentes et aux préférences des consommateurs. Une citation qui vaut bien une pub :

« Le roi de la restauration rapide est devenu, au fil des ans, un endroit où vous pouvez déjeuner, prendre un café et faire plaisir à toute la famille : un joyeux festin pour le petit, un Big Mac pour l'ado, des McCroquettes pour maman et une salade pour papa. Un repas complet à proximité de chez vous, à prix modique. »

Papa a raison. Mais mange-t-il vraiment de la salade ? Prix modique sur présentation du coupon ; un seul par client, par visite.

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Finalement, le dernier mot à Guy Ferland, prof de philo à Sainte-Thérèse :

« Nous mangeons comme nous travaillons, comme nous consommons et comme nous pensons, le plus rapidement possible sans nous arrêter en passant d'une chose à l'autre sans intérêt véritable et profond. Nous voulons faire tourner le plus rapidement possible le système économique et politique. Un seul mot d'ordre : le changement! Le changement superficiel dans la continuité sans aspérités. On change de menu, du Bigmac aux Maccroquettes, mais dans une uniformité de goût rassurante et confortable. On manque de désir de diversités dans l'art culinaire comme on manque de pensées audacieuses et aventureuses. »

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(Demain : Décharge 2012)

vendredi 30 décembre 2011

Un Plan Nord communautaire


On en a pas mal entendu parler en 2011 et le Plan Nord devrait être d’actualité plus souvent qu’à son tour en 2012 – année électorale oblige, les libéraux vont miser dessus, c’est sûr et certain.

De l’ambitieux projet et de ses controverses, des initiatives intéressantes, comme les serres dans les localités les plus nordiques. Un but : s’affranchir des produits frais du Sud aux prix qui dépassent l’entendement.

L’objectif est de développer des serres dans chacun des villages du Nord afin qu’ils finissent par être presque autonomes. Il faudra être patient et miser sur les besoins des jeunes Inuits, qui sont seulement la deuxième ou troisième génération à manger des légumes.

Puisqu’il faut un commencement à tout, ça sera par l’entremise des écoles que des projets expérimentaux vont voir le jour, à Kuujjuaq comme à Salluit. On souhaite qu’éventuellement un de ces élèves se lance dans le commerce alimentaire. Mais avant d’en arriver là, s’il pouvait tout simplement nourrir sa propre communauté, ça serait génial.

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C’est tout un électrochoc qui a éveillé les communautés à ce type de projets, lorsque le gouvernement fédéral a aboli le programme Aliments-poste pour le remplacer par un autre plus limité. Le prix des produits a alors explosé : des pots de beurre d’arachide à 17 $ et du jus de tomate à 8 $, par exemple.

Ces projets pourraient, à moyen et long terme, avoir un impact colossal sur l’attachement régional au nord du 49e parallèle. Et peut-être aussi est-ce une matière à réflexion pour les régions du sud du Québec.

Et si on misait, nous aussi, davantage sur nos produits locaux ? Et si la présence de plus de produits frais dans nos épiceries passait par le développement d’initiatives communautaires ?

(Le lien de ma source est ici. Un autre article fort intéressant, sur les champignons du Nunavik qui charment les Japonais, juste ici.)

jeudi 29 décembre 2011

Sacre-moi ça aux vidanges!

Depuis Noël, j’ai mangé des petits pains aux œufs quatre fois et de la salade de macaronis plus souvent qu’à mon tour. L’assiette de crudités que j’avais préparées pour le réveillon n’est toujours pas terminée. J’ai beau en manger à tous les petits creux et en donner à mon cochon d’Inde pour accélérer le processus, j’ai l’impression que les petites carottes ont commencé à s’accoupler avec le brocoli. On ne sait jamais : une porte close, des lumières fermées, des rapprochements dus au grand froid… Pendant ce temps, la poubelle se plaint et elle a faim. Et je la comprends, je l’ai habitué à beaucoup mieux.

Vous ne pouvez plus les voir vous non plus, hein?


Selon Statistiques Canada, nous gaspillons environ 183 kg de nourriture par année. Si l’on fouille un peu ce nombre, on découvre que 38 % de ce qui est mis en vente est jeté à la maison, au restaurant et au détail. Si l’on ajoute à cela les pertes chez les producteurs agricoles, le pourcentage augmente à 50 %. La moitié de ce qui est produit au Canada est jetée directement à la poubelle!!!


Pourquoi?


Dans les champs, les producteurs ne trouvent pas toujours preneurs pour leurs récoltes. Au lieu de vendre au rabais ou à perte, il est plus rentable pour eux de laisser mourir ce qui vient de pousser que de payer des gens qui récolteront et qui transporteront les aliments vers une banque alimentaire.

Dans les épiceries, les aliments qui ne sont esthétiquement pas parfaits ou un peu trop mûrs sont jetés avant même de passer sur les tablettes parce que les consommateurs ne les veulent pas. La tomate bosselée n’est pas comme la photo dans le livre de Ricardo. Pouah! Ça ne goûtera pas la même chose! Puis, comme les gens vont faire leur épicerie une fois par semaine, ils préfèrent acheter des bananes vertes fluo et des avocats durs comme la pierre plutôt que d’avoir à y retourner. Résultat : ces aliments murissent difficilement, se laissent oublier sur le comptoir de la cuisine et vont retrouver leurs semblables au fond du bac à ordures.



Des explications

Certains expliquent ce gaspillage alimentaire par nos habitudes de surconsommation. On achète trop et on ne veut pas en manquer (comme moi à Noël). On ne veut pas ressentir la faim… on la crée! Je ne sais pas quoi faire ce soir… ah tiens, je vais manger des chips… D’autres croient que le faible coût des aliments entraîne une perte de valeur de ceux-ci à nos yeux. Il est plus facile de jeter un sac d’oranges qu’un filet mignon…

Évidemment, augmenter le prix des aliments n’est sûrement pas la bonne solution. Moi qui trouve déjà que tout coûte cher! Mais si l’on se compare, ici, on dépense 15 % de notre budget dans la nourriture, en France 25 % et en Chine, 40 %. Gaspillent-ils moins que nous? Probablement…


Des solutions


Ariane Paré-Légal, collaboratrice à une émission d’environnement à la Première Chaîne, propose quelques trucs :

- ne pas tout jeter lorsque le produit est arrivé à la date de péremption (c’est écrit meilleur avant… c’est souvent encore bon après)

-éviter les gros formats et les 2 pour 1 puisqu’on ne sauve pratiquement pas d’argent et que le tout se retrouve souvent aux déchets

- rendre la nourriture disponible dès son arrivée à la maison (on coupe les légumes, les fruits pour des salades, etc.)

-acheter les petits pas beaux (les carottes tordues ne sont pas comme les humains qui portent ce qualificatif!)

Puis, si comme moi vous mangez encore vos restants de Noël et qu’il vous en reste à un point tel que vous pensez les resservir au Jour de l’an (si ce n’était pas de ce maudit risque d’intoxication alimentaire… quoique ça dépend des invités que vous recevez…), j’ai trouvé un site intéressant qui nous aide à calculer la quantité de ce que l’on doit préparer en fonction du nombre d’invités: http://www.lovefoodhatewaste.com/christmas_portion_planner



Bonne année 2012 chers lecteurs! Je vous reviens l’an prochain (haha la bonne blague) avec de nouvelles chroniques tous les lundis et jeudis! Merci beaucoup de nous lire et n’hésitez pas à nous laisser des commentaires! On y prend goût, vous savez! :)

Sources:
http://vieenvert.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=537
http://www.radio-canada.ca/emissions/lapres-midi_porte_conseil/2009-2010/chronique.asp?idChronique=97138

mercredi 28 décembre 2011

Au cinéma…pour le film ou les cochonneries ?


La question mérite d’être posée. Allons-nous au cinéma pour voir un film ou pour s’empiffrer de saintes cochonneries ? Si on met dans la balance chaque dollar investit pour une sortie au cinoche, faut croire que nous y allons pour le pop-corn et les boissons gazeuses.

Un film dans un grand cinéma, c’est combien ? Dix à quatorze dollars. De quoi bouffer pendant la projection ? Un combo grosse portion (pop-corn, liqueur, friandises) peut dépasser les seize dollars. Alors, on n’a qu’à choisir des petites portions pour équilibrer les choses, vous me dites. Remarquez la différence de prix entre les petites, les moyennes et les grosses, je vous réponds. Quiconque veut se donner l’illusion de rentrer dans son argent choisira les plus grosses.

Et le consommateur moyen n’y verra que du feu, dans cette incitation à la surconsommation.

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Interlude – Constatez. Un 2 litres de boissons gazeuses coûte le même prix qu’un 500 ml – dans nos dépanneurs. On dit que vous payez pour le contenant. Soit. Mais sa durée de vie sera-t-elle nécessairement plus longue ? Pas sûr. – De retour au cinéma.

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Imaginez. Un gros format de pop-corn dans une grande salle près de chez vous représente 28 tasses de maïs soufflé. Une portion normale pour une personne, c’est quatre tasses. Et c’est sans compter le contenant jumbo de coca-cola (1,25 l) ou l’équivalent d’ingurgiter 32 cubes de sucre.

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Si le film tarde à commencer, c’est qu’il y a encore des gens qui font la queue au comptoir pour se bourrer la face. Les distributeurs de films gobent minimum 52 % des recettes de la billetterie. Alors les grands cinémas n’ont pas le choix : ils doivent compter sur les cochonneries pour dégager une marge de profits. Donc, si votre fauteuil est si confortable, c’est qu’il est fait de pop-corn.

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Des solutions ? Partager les grosses portions ou tout simplement chanter « société de consommations, tu m’auras pas ! » en boudant les comptoirs – tapez-vous un excellent repas avant, ça aide.

Ou profitez du fait que ce soit l’hiver. Vous avez de grands manteaux, de vastes poches à l’intérieur de ceux-ci et…je ne peux pas vous faire un dessin, quand même, je ne suis pas bon...

(Source : Marie Allard, La Presse, mardi 27 décembre 2011)

Veuillez prendre note que Monsieur Jambon publiera désormais le mercredi et du vendredi au dimanche.

Merci de nous visiter !



dimanche 25 décembre 2011

Un temps pour les dindes


Avant de faire relâche jusqu'à mercredi, voici une petite vidéo réunissant pour toujours dindes et discours libertarien.


Monsieur Jambon vous souhaite de Joyeuses Fêtes !

Et bonne fête à Jésus et à Justin Trudeau !

vendredi 23 décembre 2011

D’un Noël l’autre


Autrefois, à Courtevue, dans ce qui avait plus l’air d’une cabane que d’une maison, vivait la famille Chenou. Il y avait le Bonhomme Chenou et la Mère Chenou, ainsi que leurs enfants.

C’était Noël. De la neige, y’en avait. Des cadeaux sous le sapin, y’en avait pas -  d’habitude. Sauf cette année-là. Le Bonhomme Chenou, qui travaillait à l’usine, avait dû se cogner la tête ou avait peut-être perdu un pari. Qu’importe, dans des bas de laine se trouvaient des surprises pour les enfants. De l’exotisme. De la nourriture venue d’ailleurs.

Dans chaque bas de laine, il y avait une pomme et une orange. Pour les enfants, ça augurait pour être le plus beau Noël du monde connu – à cet âge-là, on le sait, l’étranger, c’est le voisin.

La Mère Chenou faisait la popote. Les enfants jouaient – joyeux. Et le Bonhomme Chenou s’était mis à picoler. Il fallait bien être dans l’ambiance. Alors, il buvait. Il y allait gaiement. Les enfants couraient partout et rigolaient. Le Bonhomme Chenou, sourire en coin et fier de son coup, enfilait un verre l’autre.
Le souper passa. Ça aurait été le silence n’eut été des enfants. La magie de Noël faisait battre leurs petits cœurs.

Un peu plus tard, les enfants découvrirent les oranges et les pommes. Comme ils étaient contents ! Des présents !

Pour eux, c’était le comble.

La Mère Chenou, qui était forte sur l’illusion, leur faisait choisir les plus beaux jouets dans le catalogue Eaton quelques semaines avant les Fêtes, mais ne les achetait jamais. Qu’importe. Une pomme et une orange, ça se mange. Pis un catalogue Eaton, ça peut toujours réchauffer la place pendant une heure, une fois jetée dans le foyer.

Alors les enfants croquaient dans les fruits et se taquinaient, la Mère Chenou les observait, hébétée. Et le Bonhomme Chenou ? Il avait quitté la maisonnée, il manquait d’alcool, c’était pas facile, tu sais, de voir les enfants fous de joie. Un pote était venu le chercher et ils étaient partis à la chasse aux dives bouteilles.
Les heures passaient mais les enfants ne remarquaient rien. Un enfant, ça ne s’emmerde pas.

Soudain, la porte s’ouvrit avec fracas. Le Bonhomme Chenou était de retour, bourré raide.

-          Salope ! Putain ! lança-t-il en direction de la Mère Chenou.

Le Bonhomme Chenou n’était pas fort en biologie. Quand il était soûl, la vérité lui sautait en plein visage. Ces enfants-là n’étaient pas les siens – comment fait-on des enfants ? Alors ces enfants-là étaient ceux du voisin. Puis, encouragé par son pote qui l’attendait dehors, il fallait bien lui faire comprendre, à la Mère Chenou, que c’était une salope et une putain.

Les enfants avaient vu cette scène-là se dérouler devant eux des dizaines de fois, Effrayés, ils allèrent se cacher derrière la cuisinière.

Le Bonhomme attaqua la Mère. Elle esquiva. Elle était rapide et lui éméché et lent. Mais inlassable, comme tout Bonhomme paqueté. « Salope ! Putain ! ».

Elle prit le tisonnier. Fallait bien se défendre. Il était gris. Elle était rouge. Et furieusement, quand l’occasion se présenta, elle le rua de coups. Un tisonnier, ça ne pardonne pas. « Salope ! Putain ! ».

La bagarre, maintenant nettement à l’avantage de la Mère Chenou, se déroulait tout près d’une fenêtre. Le Bonhomme était à sa merci. Elle le prit par le fond de culotte et lui traversa la moitié du corps par la vitre, qui se fracassa. Puis, d’un dernier effort, passa le bassin et les jambes et le Bonhomme Chenou se retrouva tête première dans le banc de neige.

Son pote, qui l’attendait dehors, cria : « Voyons Bonhomme, fais-toi pas battre de même par ta femme ! »

La Mère Chenou, brandissant le tisonnier qu’elle avait reprit, lui cria, menaçante :

-          Si t’as un problème, viens t’en !

Le pote aida le Bonhomme Chenou à se relever et ils décampèrent.

Il était passé minuit et les enfants sortirent de leur cachette. Ils connaissaient ce jeu.




jeudi 22 décembre 2011

Recevoir les maudits végés à Noël...


À Noël, on mange beaucoup. On mange trop gras, trop sucré et trop salé. On n’hésite pas à en reprendre deux fois et parfois trois, puis on plonge un peu trop souvent dans le bol à punch. On se dit que ce n’est pas grave, que de toute manière, « ç’arrive rien qu’une fois par année »!

Alors, allez-y les tourtières, les bines et les grosses dindes Butterball! J’attends ce moment depuis déjà 364 jours! Mais quoi?!? Vous ne mangez pas de viande? Et nos traditions?

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(Ces astérisques sont une propriété de Monsieur Jambon. Je ne fais que les emprunter pour un court instant.)
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Voici quelques suggestions de recettes de Noël pour tous ceux qui se sont déjà posé la question suivante : « Quéssé j’vas ben pouvoir leur servir à ces sales végétariens? ».


La tourtière végé de Joël Legendre


(Elle est vraiment délicieuse! Je vais la faire en petits pâtés cette année. Malheureusement, je n’ai pas de recette de pâte à vous donner, je suis vraiment nulle là-dedans et toutes mes tentatives se sont soldées en échecs cuisants. Je vais plutôt l’acheter à la boulangerie et Monsieur Jambon n’y verra que du feu! Oups…)

Ingrédients
·         500 ml (2 tasses) de tofu ferme
·         30 ml (2 c. à soupe) de sauce soya sans gluten Bragg's*
·         15 ml (1 c. à soupe) d'épices à steak
·         15 ml (1 c. à soupe) d'huile végétale
·         1 oignon coupé en petits morceaux
·         250 ml (1 tasse) de haricots noirs cuits
·         250 ml (1 tasse) de lentilles cuites
·         500 ml (2 tasses) de pommes de terre coupées en petits dés
·         5 ml (1 c. à thé) de moutarde sèche
·         2,5 ml (½ c. à thé) de clou de girofle moulu
·         2 abaisses de tarte (grandes et épaisses)
·         250 ml (1 tasse) de bouillon de légumes
·         1 oeuf battu dans 5 ml (1 c. à thé) d'eau


Préparation
Mélanger le tofu avec la sauce Bragg's et les épices à steak. Réserver 3 heures au froid. Faire griller le tofu dans l'huile pour l'assécher. Mélanger le tofu avec les oignons, les haricots, les lentilles, les pommes de terre, la moutarde et le clou de girofle. Dans un moule profond (8 x 8 po) préalablement beurré, déposer la première abaisse en la laissant dépasser tout le tour. Verser le mélange dans la pâte, sans trop l'écraser. Déposer la deuxième abaisse sur la tourtière et bien sceller. Réfrigérer au moins 4 heures. Faire un trou au centre et, à l'aide d'un entonnoir, verser le bouillon de légumes, que vous aurez réchauffé, en prenant garde de ne pas faire déborder. Refermer le trou avec un morceau de pâte et badigeonner avec le mélange d'oeufs. Faire cuir au four à 250 °F environ 4 heures.
*La sauce soya sans gluten de Bragg's s'achète dans tous les magasins d'aliments naturels.

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Les « beans » au sirop de Joël Legendre (encore lui!)


(J’en ai fait l’an dernier et ce fût un grand succès, même chez les carnivores. Ils n’ont pas du tout pensé à chercher le petit lard! Par exemple, comme je suis ultra paresseuse dans la vie, je prends des haricots blancs en conserve…)
Ingrédients
2 tasses de haricots blancs, trempés dans l’eau pendant 6 heures
8 tasses d’eau froide
1 tasse de sirop d’érable
4 c. à soupe de sauce soya ou sauce Bragg’s
3 oignons hachés finement
2 c. à thé de moutarde sèche
½ c. à thé de sarriette
½ c. à thé de poivre

Préparation

Rincer les haricots, puis les mettre dans l’eau et laisser mijoter 1 heure. Ajouter tous les autres ingrédients, couvrir et cuire au four à 275° F environ 6 à 8 heures.



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Dinde de Noël



(J’en ai acheté souvent et je trouve cette petite « fausse dinde » carrément délicieuse. On l’accompagne de sauce, de pommes de terre pilées et de bons légumes. Le seul problème, on ne la retrouve pas partout. Je l’ai achetée souvent au Loblaws, mais chez les autres bannières de mon quartier, je ne l’ai pas encore aperçue. Il suffit de la demander!)

J’ai trouvé, sur Internet, un blogue qui montre en détail comment la dinde se présente dans l’emballage et comment elle se cuit. Allez y faire un tour!


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(C’est la dernière fois pour les astérisques Monsieur Jambon, je le jure!)

JOYEUX NOËL!













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mercredi 21 décembre 2011

De la poutine en Chine ?


La Chine, c'est le pays de la démesure.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Ils sont ahurissants. Et il n'est question ici que de sa population et de ses importations agroalimentaires.

1,3 milliards de bouches à nourrir - 23 millions seulement à Shanghai. Juste sa classe moyenne - en émergence - représentera bientôt plus de personnes que les États-Unis dans son ensemble.

Selon un professeur du département des sciences de l'alimentation et de la nutrition, la Chine est autosuffisante. Ce n'est que pour cultiver de bonnes relations avec les autres pays qu'elle importe des denrées alimentaires. La Chine vous envoie une demande d'amitié. Le Québec clique oui. Et depuis trois ans, c'est une hausse de 300% de nos exportations dans l'empire du Milieu.

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Autosuffisant ou non, les Chinois s'intéressent aux produits occidentaux. Certains supermarchés chics de Shanghai et Pékin sont garnis de lait néo-zélandais, de biscuits américains et de confitures françaises. Plusieurs scandales ont frappé le pays ces derniers temps, concernant les aliments chinois. Et les gens ne veulent plus en manger. Alors, ils regardent ailleurs.

Halte là, halte là, halte là, les Canadiens sont là !

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Pas facile quand même, l'exportation en Chine. Les législations et la culture d'affaires sont différentes. Puis il faut bâtir des réseaux fiables. C'est que la copie est monnaie courante, là-bas. On a fait le coup à notre sirop d'érable. Même bouteille. Même bouchon. Même contenu ? C'est une autre histoire.

D'autres difficultés : le manque de protection juridique, l'incohérence des lois et des règlements, la corruption, l'interférence bureaucratique et la distribution chaotique. Une entreprise peut perdre jusqu'à 33% du fret périssable à cause de la détérioration de la marchandise.

Mais la Chine a faim.

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Plusieurs hics et encore, dont celui-ci : la classe moyenne raffole du fastfood - la poutine pourrait y avoir un certain succès. 

La roue continue de tourner. L'Occident passe le volant à l'Orient. Consommer, toujours et encore plus !

Qui s'instruit s'enrichit, qui s'enrichit...grossit. Le taux d'obésité en Chine est passé de 7% au début des années 90 à 20% aujourd'hui.

Y'a pas à dire. La Terre est ronde.

(Source : Marie Allard, La Presse, jeudi 15 décembre 2011)  

mardi 20 décembre 2011

Un mort et des millions d'affamés


Ben y'est mort.

Je me demande ce qu'a fait la démocratie ou l'Occident pour avoir autant de dictateurs sous le sapin. Ça doit être un retour du balancier dû aux crises chroniques du système. Plus les travers de notre mode de vie sont exposés, plus les despotes des dictatures de ce monde tombent comme des mouches.

C'est l'équilibre.

On peut continuer de dépenser, délurés que nous sommes, life goes on...Nos despotes à nous, ils sont élus, alors l'honneur est sauf.

Celui-là, on n'a pas eu besoin de le bombarder, de le chasser ou de le lyncher. Ça s'est fait tout seul - un surménage, une crise cardiaque. Il n'a prit qu'un train pour la faucheuse...

En exclusivité sur ce blogue, ses dernières secondes...

Josélito : Parlons de votre succession. Votre fils, Kim Jong-un, a étudié en Suisse. Croyez-vous qu'une fois au pouvoir, la Corée du Nord va s'ouvrir sur le reste du monde ou va peut-être même devenir chummy-chummy avec les Ricains ?

Kim Jong-il : Ben...Heu... ... ... ... (Rideau)

***

La Corée du Nord, c'est 25 millions d'habitants et une famine qui sévit depuis plus de dix ans - deux millions de morts. C'est un milliards $ par année d'aide alimentaire accordée par la communauté internationale, via un programme de l'ONU. C'est aussi la quatrième armée du monde - 1,2 millions de soldats, huit millions de réservistes, la bombe atomique et quelques souris vertes radioactives.

Là-bas, on ne rigole pas. On ne se moque surtout pas du pouvoir en place. Si tu le fais, on t'envoie au goulag, avec toute ta famille - tout à coup que tu les aurais déjà contaminé. Le pouvoir, c'est prévoir.

D'ailleurs, le pays devrait atteindre les cibles de Kyoto ; depuis des années, dans la capitale (Pyongyang), l'eau, l'électricité et le chauffage sont souvent inexistants et les usines du pays ne fonctionnent plus - GES = zéro.

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En terminant, un fait unique : la Corée du Nord est le seul pays au monde où on se fiche des programmes sociaux et de l'état du ventre de sa population.

Imaginez, l'État coupe dans ses services et augmente le budget de dépenses en gadgets pour l'armée.

C'est écoeurant.

(Demain : Poutine en Chine ?)


lundi 19 décembre 2011

Les animaux de la ferme selon Cyriak

Aujourd'hui, je vous présente l'univers complètement déjanté de l'Anglais Cyriak, un animateur vidéo qui est aussi illustrateur et graphiste. Quel est le lien avec le blogue? Il fait des animations folles dingues avec des poules, des moutons et des vaches! Bon, il fait aussi plein d'autres trucs, mais ce sera à vous de les découvrir en allant sur son site!












Ah oui, Cyriak tenait absolument à vous souhaiter un joyeux Noël!






dimanche 18 décembre 2011

Décharge dominicale : Manger tout seul


C'est un moment de grâce - manger tout seul. Quoiqu'en pensent les gens qui parlent hauts et forts à la table voisine ou quoiqu'en disent les recherches des psychologues sur le sujet - je m'inspire ici d'un papier du Globe and Mail publié, cette semaine, je ne sais plus quel jour, je ne l'ai pas avec moi, il ne me tient pas par la main, j'y vais de mémoire, je ne citerai pas alors ce n'est pas tout à fait une source. C'est juste qu'un flot de situations plus ou moins personnelles m'a renversé en le lisant. 

Paraît que c'est gênant se rendre tout seul au resto et manger de l'entrée au dessert - peinard. Que tous les petits yeux finissent par se fixer sur nous, qu'un phare provenant du plafond nous isole de la société bruyante qui nous entoure. Qu'en toute inconscience, le solitaire dévore tout ce qu'on lui présente afin de ficher le camp au plus vite de la place sans trop laisser de miettes de honte.

OK, on s'entend, je vais plus souvent accompagné au resto qu'en solo - comme la plupart d'entre vous, j'imagine - sinon vous êtes des êtres asociaux et potentiellement dangereux - des bizarres, des étourdis, des fuckées de l'apocalypse - attention - vous cachez sûrement un couteau à steak dans votre sacoche - attention - vous pouvez vous couper en cherchant votre petite serviette humide pour essuyer votre sale gueule de loner.

Pas la peine de me remercier. Vous savez maintenant ce que les bêtes sociales pensent de vous.

Et pourtant.

Instant de bonheur, de paix. Enfin, je me gâte. J'attends chacun des petits plats en lisant les quotidiens présents ou le Voir. J'essaie de pas trop m'en faire s'il n'y a que le Journal de Québec de disponible - alors je fais comme ses dits lecteurs, je regarde les images - ou je saute illico à la section des sports, coin statistiques des équipes et des joueurs, sommaires et compagnies.

Mais si tout est presque parfait - donc que la lecture est bonne et jouissive, que la bouffe l'est tout autant, alors - scandale ! - je vais lire tout en mangeant !

On me dit que ce n'est pas bien. Qu'on ne savoure pas correctement la nourriture quand notre esprit est occupé ailleurs.

Halte ! Peut-on réfléchir, marcher et respirer tout à la fois ?

Il y a toutes sortes d'animaux. Je les aime. Ils sont drôles.

***

Tant qu'à être dans le sacré, laissez-moi vous présenter mon heure de dîner. En fait, que dis-je, ma demi-heure - puisque certaines entreprises n'ont rien compris à toutes les dimensions existentielles reliées à l'acte de manger et nous ne laissent pas le temps de roter notre repas.

Je travaille devant public - rires en canes, crises de nerfs, bonne journée ou paye pis décrisse - alors quand je suis en pause, quand je mange ce lunch que je me suis préparé et que je lis - non mais, c'est une manie ! - je ne veux pas qu'on me dérange. Le public n'est plus là, il n'existe plus. 

Je médite et je me brosse les dents après.

***

Une dernière confession. Des fois, comme ça, je bois tout seul, pis pas juste du lait bio. Une bouteille après l'autre, je me grise, comme ça, assis sur une chaise, sur mon balcon, et j'écoute de la musique en observant les gens qui passent.

Et je ne me sens pas coupable du tout, votre honneur.

Et ça ne vous enlève rien, mes amis.

Car d'une certaine façon, vous ne me quittez jamais.




samedi 17 décembre 2011

Jambon et les pétitions


La première fois, j’avais 18 ans. C’était l’époque où j’étais un jeune fringant, couteau entre les dents, premier à la barricade – pas le pub à Lévis, là – prêt à tout moment à franchir la ligne et à m’en prendre à mes adversaires politiques, griffes acérées dehors. Que du brut.

Stéphan Tremblay, un député bloquiste début vingtaine, venait de quitter les Communes dans un coup d’éclat avec son fauteuil, pour manifester le ras-le-bol des jeunes face aux vieux bougres de la joute, pour secouer les esprits devant les effets de la mondialisation. Il voulait des appuis via une pétition et on allait lui en donner. Avec quelques potes, nous allions recueillir plus de 600 signatures – des étudiants et des profs du petit cégep de Montmagny, pis d’autres profs et des élèves de la polyvalente, juste à côté.

Nous avions envoyé le tout à son bureau à Ottawa puis nous n’avons jamais eu de nouvelles – ce n’était pas fait dans les règles de l’art et/ou il y avait peut-être trop de mineurs. Soit. L’intention était là.

La dernière fois, c’était sur le site de l’Assemblée Nationale. Une pétition pour que Charest démissionne ou se laisse pousser un movember, je ne sais plus. Nous étions nombreux, il me semble, mais sans succès. Mauvais premier ministre, aucunement à l’écoute de sa population. 

Ce n’est que du poil sous le nez, monsieur Charest !

 ***

Selon les sondages, huit Québécois sur dix sont en faveur de l’étiquetage obligatoire des aliments contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM) – et je ne parle pas ici de l’ADQ qui se transforme en CAQ.

Une pétition en ce sens est actuellement hébergée sur le site de l’Assemblée Nationale et parrainée par le député indépendant Éric Caire. Elle demande également au gouvernement du Québec d’apporter un soutien substantiel à l’agriculture biologique et de faire pression sur le gouvernement fédéral pour resserrer les mesures d’approbation et de contrôle des OGM.

Plus de 10 000 personnes ont déjà signé. Je m’y suis ajouté tard hier soir. Nous avons jusqu’au 23 décembre pour appuyer la démarche.

Vous pouvez y accéder en cliquant ici. La porte d’entrée est l’onglet « Exprimez votre opinion ! ».

Et ça prend deux minutes, confirmation incluse.

vendredi 16 décembre 2011

Des points, des milles, des habitudes pis des dépenses !


Vous voulez que ça ne change pas, que toute dépense devienne prévisible, que vos habitudes deviennent la norme et que la sainte routine s’impose, eh bien, une solution : fidélisez-vous !

Les grandes surfaces de l’alimentation, comme toutes ces grosses compagnies, ont compris. Elles se sont associées avec des programmes dits de récompenses. Car le consommateur aime se faire dorloter, se faire dire qu’il est beau et fin, se faire prendre par la main, se faire rassurer – tout ce que je flambe, c’est bien.

Excellent article à ce sujet dans L’Actualité du mois de janvier 2012, par Isabelle Ducas, page 53-54. Même l’illustration de Sophie Casson vaut son pesant d’or.

***

La fidélisation et ses récompenses ne datent pas d’hier. Pensez à la monnaie de Pneu Canadien. De nos jours, 94 % des adultes canadiens possèdent une carte de points ou de milles, ou tout simplement la plus inoffensive de toutes, la fichue carte-café. Les Canadiens en possèderaient même quatre en moyenne. On pourrait appeler cela « être fidèle sur différents paliers ».

Ici, quelques recommandations de l’Union des consommateurs : vous pourrez y trouver votre compte si : 

- Vous résistez aux tactiques de ces programmes
- Vous ne changez pas vos habitudes d’achat
- Vous êtes vigilants quant aux prix
- Vous ne vous endettez pas pour obtenir plus de points

C’est là que le bas peut blesser. Car pour 75% des fidèles consommateurs, la carte de crédit est jumelée à un programme de récompenses.

Il y a d’autres hics. D’abord, en bout de ligne, les récompenses représentent environ 1% de rabais. Une bonne blague. Chez Esso, par exemple, avant d’obtenir votre dix dollars d’essence gratuite, vous pouvez dépenser jusqu’à 1800 balles, rien de moins.

Ensuite, les techniques de marketing sont de plus en plus raffinées. Bientôt, on pourra vous localisez et vous offrir des produits qui conviennent à votre profil dès que vous franchirez le seuil d’un commerce. Le « forage de données » n’est pas encore chose courante, puisque très complexe, mais ça s’en vient à grands pas.

À chaque allée, sa tentation ! Ainsi soit-il ! Dépensez plus chers fidèles, toujours plus !

Si le sujet vous intéresse, le livre de Jacques Nantel, professeur de marketing à HEC Montréal, me semble très intéressant. Son titre : On veut votre bien et on l’aura.

Nul besoin d’en ajouter. Un titre peut bien résumer une pensée.

jeudi 15 décembre 2011

Cadeaux à la viande



Il ne reste que dix jours avant Noël! Noooooooooooooon!!! Avez-vous acheté tous vos cadeaux? Voici de petites suggestions pour tous vos amis carnivores!


Des petites saucisses cocktail! Un incontournable de tous les réveillons de Noël! Mais cette fois-ci, elles ne seront pas difficiles à digérer puisqu'il s'agit en fait de gomme à bulles!


Pour votre cousin un peu gothique (quoi? ça existe encore?!?), du jerky de zombie! Hell yeah!






Pour votre petite nièce qui adore les poneys et les histoires de princesses, de la viande de licorne!





Pour vos amis totalement geek, USB, USB, USB!!!








Pour vos copines qui n'ont que les mots comfort food à la bouche, un bon pain de viande gonflable!


Pour votre blonde qui est un peu frileuse, une tuque de dinde! Attention au double sens, par exemple...





Finalement, pour tous vos amis qui ne décrochent pas de la folie de tripper-un-peu-trop-sur-le-bacon-comme-tout-le-monde et qui ont déjà quinze tatouages de tranches de bacon sur la peau (comme tous les jeunes cuisiniers du Québec), des gadgets de bacon!



Du savon au bacon!



Un porte-feuille en bacon!


Et du dentifrice au bacon!

Allez, dépêchez-vous! Il ne vous reste que dix jours pour remplir votre carte de crédit! Ho! Ho! Ho!





mercredi 14 décembre 2011

Le panier le moins cher



J’imagine que c’est celui avec une poignée, assez spacieux pour y accueillir les galettes et le petit pot de beurre de Mère Grand. Ou celui-là, plus minuscule encore, dans lequel on peut transporter gaiement ses pilules et son horaire télé.

Quand je vais à l’épicerie, j’ai souvent les yeux dans le panier des autres. Par curiosité, simplement, pas pour me donner des idées. Des potes me disent que je devrais plutôt observer si c’est une belle fille qui tient le panier et trouver derechef une façon de l’aborder :

-          Alors, c’est ce que l’on mange ce soir ? Je peux m’occuper de la préparation, si tu veux. Et de la bouteille de vin…qu’est-ce que tu bois ?

Y’a pas à dire, moi et la séduction, c’est un combo du tonnerre.


***


Il y a eu une belle hausse du prix des aliments en 2011, vous avez remarqué ? Globalement, un gros 5% par rapport à l’année précédente. Les produits de boulangerie (7,2%) et les légumes frais (10,5%) se sont particulièrement distingués. Pas étonnant que la quête du dit panier le moins cher devienne une obsession…et une marque de commerce que se lance par la tête les supermarchés.

Soyez tranquilles, la hausse prévue sera modeste pour 2012 – un maigre 2%. Paraît qu’il faudrait remercier la reprise économique qui n’en finit plus de tarder aux États-Unis et la crise en Europe. Je vais essayer de penser à eux dans mes vœux de la nouvelle année…


***


On voit trop de ces pubs à la télé et on veut trop et trop vite notre part de ces rêves…qui passent tous par le même détour : l’endettement. Alors quand vient le temps de payer les comptes, c’est avec ce qu’il reste que l’on s’alimente.

« Une semaine déjà que Thomas avait emménagé dans sa piaule de banlieue, la plus cossue du quartier, sur un pied d’égalité avec des dizaines d’autres. Aujourd’hui, il avait reçu, directement de la compagnie, la bagnole de ses rêves, celle-là même qu’il conduisait de sa main dans le carré de sable de son enfance. Ce soir, il allait dormir dans Son garage, sur la banquette arrière de Sa voiture. Mais quelque chose clochait : il avait faim, furieusement faim. » (Extrait du roman « Je finirai bien par gagner à la loterie » de Don Boylau, cet illustre inconnu.)

Ah oui ! Le panier le moins cher…Où le trouve-ton ? Chez le symbole même du capitalisme décadent : Walmart.

Vrai. On a vraiment ce que l’on mérite.

Et pas sûr que nos bides en raffolent.




(Source : Marie Allard, La Presse, mercredi 7 décembre 2011)

mardi 13 décembre 2011

Les immigrants et les odeurs de cuisson



Cet article, si court sera-t-il, je le prémédite depuis un bon moment. Je n’attendais que le moindre prétexte.

De tous les genres journalistiques, la chronique est mon favori – je sais, rien de surprenant. Au fil des ans, je me suis mis à collectionner les chroniqueurs fétiches. Que ce soit dans les domaines des arts, du sport, de la politique ou de l’actualité au quotidien, j’ai mes références, mes auteurs, qui savent m’informer, me faire réfléchir et me divertir. Tout est bien souvent et simplement dans le style.

Et en haut de cette liste, il y a Pierre Foglia dans La Presse.

Dans sa chronique de jeudi dernier (à lire, ici), il nous cite ce passage d’un document de la ville de Gatineau, intitulé Énoncé des valeurs :

« Les citoyens [les immigrants] porteront une attention particulière à la propreté, l'hygiène corporelle... Le respect de la qualité de vie d'autrui fait également référence à des facteurs dérangeants ou nuisibles comme les bruits et les odeurs... les odeurs fortes émanant de la cuisson. »

Les odeurs fortes de la cuisson - je souligne. Non mais…Je n’ai rien contre le fait qu’on fasse des pieds et des mains pour faciliter l’intégration des immigrants et qu’on les incite à communiquer dans la langue de la majorité, mais qu’on qualifie de « facteurs dérangeants et nuisibles » les odeurs de leurs petits plats, ça prend un certain culot. 

Faudrait qu’ils bouffent comme nous, en plus ?

Je glissais un mot dimanche sur ces écluses que l’on ferme, ces marécages que l’on peut devenir…en voilà un bon exemple sous-entendu.

Et pourtant, dans la cuisine d’ailleurs, vous le savez autant que moi, nous avons tout à gagner ; du développement de nos goûts à d’innombrables découvertes qui, d’une création à l’autre, deviendront aussi de curieux et savoureux métissages…

lundi 12 décembre 2011

La ferme!


L’an dernier, La semaine verte diffusait à Radio-Canada  un reportage assez juste sur ce qui se passe dans les fermes du Québec. Voulant à tout prix éviter le sensationnalisme que l’on retrouve dans les documentaires-chocs sur l’élevage, l’équipe de la Semaine verte a plutôt visité trois fermes tout à fait normales et ordinaires, des fermes que l’on peut retrouver un peu partout au pays. Les fermiers ont hésité à ouvrir leurs portes, car ils savent que les pratiques permises par la loi ne sont pas toujours très éthiques. Et comme souvent les producteurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts, ils ont peur d’en montrer un peu trop aux consommateurs :

« Tout n’a pas à être montré partout. Moi je suis prêt à expliquer des gestes qu’on pose en agriculture, comment on les pose, mais après ça, pour moi, ça s’arrête là. C’est pas vrai que le consommateur veut tout voir. » (Jean-Guy Vincent, producteurs de porcs, Saint-Séraphine)

Et vous, voulez-vous tout voir ou vous préférez fermer les yeux? Pourtant, la simple action d’ouvrir les yeux sur ce qui vous entoure vous permettrait de mieux manger…

Voici un petit résumé rapide du contenu de cette émission qui décrit très bien ce qui se passe généralement au Québec chez les producteurs de veaux, d'oeufs et de porcs. Évidemment, il y a sûrement des exceptions, mais il s’agit ici de ce qui est largement pratiqué et permis. Vous pouvez regarder l’émission aussi!

http://www.radio-canada.ca/emissions/la_semaine_verte/2010-2011/chronique.asp?idChronique=122006


Les veaux

On produit 285 000 veaux par année au Canada (2009). Cela représente 1 kg par personne.
Ils sont séparés de leur mère moins de dix jours après la naissance.
Ils ne téteront jamais le lait de maman, mais seront nourris au lait en poudre.
Ils sont enchaînés individuellement dans des espaces très réduits.
À 5 mois, c’est la fin, direction l’abattoir!


Les poules


On produit sept milliards d’œufs par année au Canada (2009).
Les poules sont entassées dans des cages plus petites qu’une feuille mobile en groupe de 5, 6 ou 7 individus.
Après un an, les poules sont moins productives, direction l’abattoir et magie! Elles se transforment en bouillon de poulet!





Les porcs

On produit 23 millions de porcs par année au Canada (2009). Cela représente 24 kg par personne.
La truie reste dans une cage qui ne lui permet pratiquement aucun mouvement toute sa vie.
Après environ cinq portées, elle est abattue.
Les porcelets doivent subir plusieurs opérations à froid dès la naissance : on leur coupe les dents, car avec des dents pointues, ils risquent de blesser leur maman, on leur coupe la queue, car ils ont tendance à se mordiller et à se blesser gravement et on les castre, car les mâles développent une hormone à la puberté qui donne un mauvais goût à la viande.
Je rappelle que tout ceci se fait sans anesthésie, même la castration messieurs.


Alternatives

Bien sûr, il y a plusieurs producteurs qui sont mal à l’aise devant ces pratiques. Ils désirent changer, mais ils veulent aussi de l’aide. Comme ce producteur dans le reportage, Sylvain Lefebvre, qui élève des poules à la fois en cage et en liberté et cette éleveuse de porcs, Lise Sarrazin, qui fait vivre ses truies en groupe sur un sol confortable dans des lieux aérés et bien éclairés. Mais l’argent est un frein. Ces types d’élevage coûtent beaucoup plus cher aux producteurs.

Les lois

Bonne nouvelle, en 2015, selon le reportage, les veaux seront élevés en groupe et en liberté. Du côté des poules, l’élevage en cage sera interdit dans l’Union européenne en 2012, en Californie à partir de 2015 et progressivement à partir de 2018 au Manitoba. Chez les porcs, en Europe et dans certains états américains, ils ont déjà adopté des lois pour la contention et ils prévoient l’interdire en 2013. Au Canada, rien du tout, aucune loi. Seulement des initiatives individuelles comme la compagnie Maple Leaf qui élèvera ses truies dans des parcs à partir de 2017. En retard le Québec, vous dites?

Selon Sylvain Charlebois, chercheur en alimentation : « Le consommateur a l’industrie agroalimentaire qu’il mérite. »

Et si on valait un peu plus que ce que l’on pense?




Sources:
Les images ont été prises ici:


dimanche 11 décembre 2011

Décharge Dominicale : Sur ce qui fuit et le bon temps


Carpe diem – Saisir l’instant présent – s’écouter mastiquer – savourer et distinguer chacune des saveurs – sentir cette bouchée poursuivre sa route jusqu’au bide – lever les yeux – sourire – béatitude – prendre une bouchée – recommencer – en silence.

Carpe diem – Saisir l’instant présent (?) – Se faire une liste d’urgence – Faire une chose et anticiper les suivantes en même temps – marcher vite jusqu’à l’épicerie – calculer le temps qu’il nous reste avant d’aller travailler – larguer nos trucs dans le panier – être bon troisième au bout d’une file – juste derrière celui qui paie de sa menue monnaie ses victuailles pour toute une semaine – regarder l’horloge – bis – bis – bis.

***

Carpe diem – on t’a putassé.

Saisir l’instant présent – c’est maintenant l’acheter.

Saisir l’instant présent – le vrai – seulement les rares journées de congé.

L’autre – le faux – c’est prépayé, cocu comptant ou sur d’infinis versements.

La vitesse versus la lenteur. L’exécution versus la patience. Le tout cru dans le bec versus l’éloge de la préparation.

Faire du fric – manger n’importe quoi.

Être fauché – devoir mangé n’importe quoi.

Ici – maintenant – et qu’importe les conséquences.

Elles n’existent pas – encore.

Les riches mangent trop. Les pauvres mangent mal. Les moyens sont dans la moyenne – quel rôle ingrat !

***


C’était sa première visite à vie chez Wall-Mart – quel chanceux ! Il voulait y acheter les cadeaux de noël de sa belle-sœur. En entrant, il a mis la musique sur pause et a retiré ses écouteurs, afin de vivre pleinement l’expérience. Il a regardé autour et a tendu l’oreille – alors qu’on lui tendait une main ouverte – s’il vous plaît, pour le panier des plus démunis.

Il a replacé ses écouteurs, reparti la musique et juré un peu plus tard que c’était la dernière fois – en remerciant les jeunes gymnastes qui emballèrent ses cadeaux – sous contribution volontaire – deux piasses.

 ***


Sélectionner des décisions – se fier plus souvent qu’autrement au hasard. Impatience irresponsable envers la Fortune.

Devenir une routine – fermer les écluses – s’isoler parmi tous – marécages de demain.

Or, en dépit de tous les dangers, nous pouvons - toujours - changer.

Que dis-je. Nous devons.



In Spite of all the danger, chanson des Quarrymen, petit band anglais de la fin des années 50.