mercredi 7 novembre 2012

Nourrir nos chars avant notre monde


Dans la vie de tous les jours, on peut porter à gauche et se questionner sur le rôle de l'état - l'un n'empêche pas l'autre - on peut aussi accorder de la valeur à certaines critiques de la  droite sans pour autant se demander ce qui ne va pas dans notre tite tête.

On peut même s'inspirer d'un texte d'une chroniqueuse libertarienne notoire et écrire un article sur un blogue - il existe des lieux communs où s'accorder, sans nécessairement s'embrasser.

La semaine passée, je suis tombé sur une chronique de Nathalie Elgrably intitulée Sacrifier des vies pour gagner des votes, publiée dans le Journal de Québec/Montréal - pour la lire, il faut être membre VIP du Journal, ce que je ne suis pas et ne compte pas être. Pour la relire, j'ai dû me rendre sur la page facebook des joyeux conservateurs du Québec, alors, vous voyez, je suis prêt à tout pour vous donner de l'information !

« T'es pas capable d'arriver, mon vieux, à 42 000 piasses par année ? C'mon gros, je t'offre une bière ! »


Ceci dit, le sujet portait - entre autres - sur la hausse constante des prix des denrées alimentaires depuis sept ans et de l'une de ses possibles causes : les subventions à l'industrie de l'éthanol.

Assez stable entre 1990 et 2005, les prix explosent par la suite : 84% de plus en général, 152% de plus pour les céréales puis 102% pour le sucre - c'est pas juste madame qui le dit, c'est d'abord l'Organisation des Nations Unies.

2005...Quoi de neuf en 2005 ?

Selon Madame Elgrably, c'est cette année-là qu'entre en vigueur un règlement américain qui oblige l'ajout de l'éthanol dans l'essence et qui augmente les subventions à la production de maïs destinée aux producteurs de biocarburants. 





Concurrence oblige, d'autres pays font de même et aujourd'hui 40% des champs de maïs américains se retrouvent dans les réservoirs de nos voitures.

Nourrir nos chars avant nos ventres ! Fallait y penser !

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Tout un facteur qui peut expliquer en partie cette hausse vertigineuse, cela va de soi. En plus des sécheresses, il ne faudrait pas oublier la spéculation financière des aliments de base, un petit jeu pour les requins que nous explique Docteure Tofu, juste ici.

Bref, cela ne va pas sans nous rappeler que l'agriculture et l'alimentation sont devenues, ces dernières années, des domaines stratégiques que veulent s'approprier les grosses industries et les bonzes de la finance - et si les gouvernements peuvent bien les aider, à leurs portes ils iront toujours cogner.

Faudrait pas oublier que le gouvernement, c'est un peu pas mal à nous cette tite bête-là...