jeudi 29 mars 2012

L'État pétrolier



Nouveau budget fédéral

Environnement Canada est amputé de 53 millions…

Les projets pétroliers et tous les pipelines de ce monde pourront maintenant vivre heureux et se multiplier sans vergogne, car ils ne seront maintenant soumis qu’à un seul test environnemental… On change les lois, comme avec les poissons




On abolit la Table ronde nationale sur l’environnement et l’économie parce que l’environnement n’est tellement pas une priorité de toute manière…

Et le budget prévu pour les énergies propres là-dedans? Deux millions. Ouais… Seulement deux petits millions. On fait quoi avec deux millions en 2012?

L’argent de nos taxes et de nos impôts servira plus que jamais à financer les pétrolières.

Paraitrait même que le gouvernement a prévu un budget de 8 millions pour observer de près les groupes environnementaux… La belle affaire! On met plus d’argent pour fermer la gueule des environnementalistes que dans le développement d’énergie durable.

J’ai honte de mon Canada, du Canada. Plus que jamais.



Le 22 avril, j’y serai avec ma petite famille… et vous? 







Vous pouvez vous inscrire ici: http://www.facebook.com/22avril2012



mercredi 28 mars 2012

Une petite mordée dans la poésie du ventre


Je lis présentement Féerie pour une autre fois de Céline. Je dis ça tout simplement parce que le rythme, l'intensité et le style de sa prose m'ont fait penser à de la poésie dans sa plus pure expression - pour le peu que j'en sais.

Sur une autre chaîne, dans ma tête folle, je cherchais un sujet pour ce soir - en fait, j'ai pensé en avoir un toute la journée, mais puisque j'ai tendance à zapper, une nouvelle idée s'est imposée.

Alors, merci à toi, mon vieux Ferdinand, je nous offre une incursion dans la poésie gastronomique.

Et j'ai l'impression que ça ne sera pas la dernière...

***

Car, des convives à ce banquet de la poésie, il y en a tout autour d'une table gigantesque - tout compte fait, il y aura quelques suites à ce message - me v'là donc qui commence une nouvelle gimmick...

Transportons-nous d'abord au 4e siècle avant Jésus-Christ, dans la Grèce antique.
Voici Archestrate, grand voyageur et poète, qui se promènait de par le monde connu, à la recherche d'expériences gastronomiques. Ce qui l'intéressait, ce ne sont pas les moeurs des gens et des peuples, mais particulièrement ce qu'ils mangeaient.

Alors, ce bourlingueur s'arrêtait dans chaque région, prenait des notes, étudiait les repas, concevait des recettes et organisait des soupers. Jamais plus de trois ou quatre personnes à table, pour que chacun puisse savourer le moment, sinon « un repas de plus de quatre personnes devient un repas de journaliers et de soldats, qui mangent leur butin. » Autrement dit, on imagine la scène, des goinfres qui ne font que s'empiffrer.

À gauche, se bourrant la face, le type même qu'Archestrate n'aurait pas invité à sa table.


D'ailleurs, c'est une des rares citations d'Archestrate qui est parvenue jusqu'à nous.

Bien que sa passion aurait pu faire de lui un ventru, il semble que ça ne soit pas le cas, puisque qu'une expression lui fait honneur : « Léger comme Archestrate ».

C'est vrai qu'à marcher d'une place à l'autre, on a le temps de bien digérer, je vous l'accorde.

Le poète Joseph Berchoux (notre prochain invité), le présente ainsi :

 « Il est l'auteur d'un poème intitulé : la Gastronomie. Cet auteur fut l'ami d'un des fils de Périclès. Il avait parcouru les terres et les mers pour connaître par lui-même ce qu'elles produisent de meilleur. Il s'instruisait dans ses voyages, non des mœurs des peuples, dont il est inutile de s'instruire, puisqu'il est impossible de les changer, mais il entrait dans les laboratoires où se préparent les délices de la table, et il n'eut de commerce qu'avec les hommes utiles à ses plaisirs. Son poëme est un trésor de lumière, et ne contient pas un vers qui ne soit un précepte. C'est dans cette école que plusieurs cuisiniers ont puisé les principes d'un art qui les a rendus immortels. »


***


Joseph Berchoux fut l'homme qui a popularisé le mot gastronomie, au début de 19e siècle. On le considéra poète, humoriste, sociologue et historien - et dans ses temps libres, il fut juge de paix, entre autres lorsque la Révolution éclata.

Je vous laisse sur un de ses poèmes, qui me rappelle que je ne me suis point encore rassasié, pardi!


  L'Esprit oblige (1802) :

« Je vais dans mon ardeur poétique et divine
Mettre au rang des beaux-arts celui de la cuisine.
D'un utile appétit munissez-vous d'avance.

Préludez doucement au plaisir du repas.

Que j'aime cependant l'admirable silence
Que je vois observer quand le repas commence.

Jouissez lentement et que rien ne vous presse.

Souvenez-vous toujours, dans le cours de la vie
Qu'un "dîner sans façon" est une perfidie.

Hélas, nous n'avons plus l'estomac de nos pères.

Le ragoût le plus fin que l'art puisse produire
S'il est froid et glacé ne saurait me séduire.

Rien ne doit déranger l'honnête homme qui dîne.

Qu'après le crépuscule un repas copieux
Vous prépare au sommeil et vous ferme les yeux.

Un poème jamais ne valut un dîner.

(Salut, toi que décore un excès d'embonpoint !!) »


***



  




mardi 27 mars 2012

« Les vieux ne font pas la différence et ils aiment ça »


Quatre piasses par vieux.

C'est le budget alloué pour les trois repas quotidiens, dans plusieurs résidences au Québec.

Ma foi. Il ne reste plus qu'à les corder dans des petits cubicules et à laisser les micros ouverts - pour qu'ils nous racontent comment c'était dans le bon vieux temps, pour qu'on en tire au moins quelque chose - et il ne restera plus que des vieilles peaux et des vieux os.

Si on peut juger de la qualité d'une société à la façon dont elle traite ses jeunes et ses aînés, ces temps-ci, on est servi.

Faut pas se le cacher. On est périmé.

***

Quatre piasses par jour.

Ça donne quoi ?

Des soupes fades faites à partir d'ingrédients défraîchis, ben de l'eau pis du sel en masse.

Des repas où la chapelure donne du volume à la pièce principale.

Des produits brûlés par le froid ou la congélation, passés au robot ou au hachoir pour cacher les défauts - pour contrer les vieux curieux, il suffit de noyer le tout dans une sauce brune.

Et « les vieux ne font pas la différence et ils aiment ça », dixit les directions d'établissements.

***

Manger est un plaisir. Pouvez-vous me dire où il se cache, ce divin, dans les résidences ?

Faut dire que c'est un peu le même problème dans les cantines des hôpitaux.

Et quand il y a des compressions budgétaires, où est-ce que l'on coupe ? Dans la bouffe. 

Exit les saveurs et les aliments bons pour la santé.

Bienvenue les médicaments !

(Il n'y a sûrement aucune corrélation entre les deux.)

Le repas, il est équilibré lorsqu'il flotte dans l'assiette...

***
« À quatre-vingt ans, (...) si une bonne marche à pied vous fait encore plaisir, et un bon repas (avec tout ce qui l'accompagne), si vous pouvez dormir sans commencer par prendre des pilules, si les oiseaux et les fleurs, la montagne et la mer continuent à vous inspirer, alors vous êtes le plus fortuné des hommes (...) » - Henry Miller


***

Quatre piasses et pourtant. Seulement le double, nous dit-on, et saveurs et créativités pourraient être au rendez-vous.

Ce n'est quand même pas une folie, manger pour huit dollars par jour ?

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Inspiré d'un article du Devoir.






lundi 26 mars 2012

Ces végétariens qui veulent votre bien


J’ai décidé de ne pas manger de viande assez tôt dans ma vie. Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, je détestais son goût. Mais je l’avoue, j’avais un faible pour les cretons de ma grand-mère et le bacon aussi, quand il était presque brûlé, mmm...

Pas ce genre de bacon...

Par la suite, sont venues s’ajouter à cette décision des considérations éthiques et environnementales. J’ai des convictions, des visions d’avenir, comme tout le monde, mais je ne suis pas un esprit fermé. Souvent, sur ce blogue, je marche sur des œufs.

Je parle souvent à Monsieur Jambon de cette image de « la végétarienne » que je ne veux pas véhiculer. Je n’aime pas les clans, les petits groupes qui travaillent en huis clos, les exclusions, le sentiment bizarre de supériorité qui nous habite lorsque nous développons un sentiment d’appartenance malsain avec nos semblables. Je ne m’attache pas facilement, c’est comme ça, je suis sauvage.

Et il y a ces gens…

On les retrouve dans les deux camps opposés. D’un côté, ces carnivores qui te dépêchent de goûter leur fameux T-Bone mal cuit qui te convertira une fois pour toutes à la religion jamboniste (celle des petits esprits) et de l’autre, ces végétaliens extrémistes qui ne mangent rien qui fasse sourire et qui tentent de te changer en plante verte, voie suprême de guérison de tous les maux de la terre. Tu es toujours contre les deux camps, peu importe ce que tu dis. Tu en fais toujours trop ou pas suffisamment. Tu n’es jamais assez croyant.



Hier, le camp des illuminés m’a rentré dedans durant l’Expo Manger santé et vivre vert de Québec. La politesse est parfois mère de plusieurs imprudences. J’avais beau dire à la dame devant moi que je croyais travailler pour l’environnement et la société, ça ne fonctionnait pas. Je ne suivais pas les enseignements du Maître Suprême Ching Hai…


Mais bordel, que font des gens semblables dans ce genre d’exposition en 2012? Elle m’a remis un dépliant dont l’infographie semblait avoir été réalisée dans le noir par un non-voyant alcoolique. En voici quelques extraits :

- « toute la glace arctique pourrait avoir disparu d’ici la fin de l’été 2012 »

- « Vu la façon dont ça avance, si l’on ne stoppe pas ça, dans 4 ou 5 ans, finito. Plus rien. C’est vraiment urgent à ce point. »

- Dans un extrait d’entrevue entre le Maître et je ne sais trop qui : « Maître, puisque l’élevage du bétail est la source principale des gaz à effet de serre, il semble que le végétarisme soit une solution, mais pensez-vous que cela soit suffisant? » Réponse du Maître : « Non, non, je n’ai pas dit seulement végétarisme; la technologie doit changer. Nous avons le végétarisme, les énergies durables, les voitures hybrides, la plantation d’arbres et la prière. Le végétarisme est un bienfait à long terme, pour réduire le karma (mauvaises conséquences), et pour obtenir la Grâce du Ciel. »




Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah! La Grâce du Ciel!!! Et je ne vous mentionne même pas le dessin de la petite poule qui clame « Nous prions pour vous » ainsi que le nom de Pamela Anderson figurant dans la liste de « l’élite » des végétariens du monde… 

Je ne vous donnerai pas le lien de leur bonne nouvelle en ligne, désolée. Moi, les prières en mangeant, ce n’est pas mon fort. Ma mère m’a toujours dit de ne pas parler la bouche pleine.



J’ai fait des rencontres extraordinaires à cette exposition, des gens passionnés, motivés et pleins d’espoir en ce qui concerne l’avenir. Des personnes engagées qui changent le monde au quotidien, comme j’essaie de le faire, à petits pas. Mais devenir végétarien n’a rien à voir avec le salut. Je n’ai pas plus de lien fusionnel avec Dieu depuis que j’ai cessé de manger du rôti de porc. Mon chat ne jase pas de spiritualité avec moi le vendredi soir et au contraire, il lui arrive même de me mordre, le con!

Le végétarisme n’est ni une secte, ni une religion. Selon Le Petit Robert, « végétarien » signifie «qui ne mange pas la chair des animaux ». Voilà. C’est tout. Rien de plus. That’s it.


samedi 24 mars 2012

Halal dans sa zone


L'ancien gardien de but du Canadien, maintenant avec les Blues de St-Louis, Jaroslav Halak, connaît toute une saison, après un lent départ. Son équipe est parmi les favorites pour remporter la coupe Stanley. Dans le jargon du métier, on pourrait dire qu'il est dans sa zone. Mais que mange-t-il donc pour être aussi bon ? Monsieur Jambon s'est posé la question et...

- S'cuse, mon bonhomme. C'est Halal dans ton titre, pas Halak ! 
- Oups...Petite différence, hein ?

On recommence.

***

Paraît que de plus en plus d'animaux d'abattoirs sont tués selon les règles du rite musulman - c'est-à-dire qu'on tourne la tête de la bête vers la Mecque et qu'on la saigne par le cou. C'est le député du PQ et vétérinaire André Simard qui le dit.

Attention, danger ! Il y a une bénédiction étrangère dans notre assiette ! 

Ça, c'est ce que peuvent s'écrier les nationaleux en pantoufles, les nostalgiques du temps où tout était si simple, quand on était ent'e nous aut'es, que tout était blanc, chrétien gentil et parlà françà.

Comme la réalité est devenue plus complexe, je dis : « Attention, risque de dérapage ! »

Car voici ce qui pue dans le débat qui a fait suite à la sortie du député péquiste : cette confrontation entre le « Nous » (les propres qui saignont des animaux déjà inconscients) versus « Eux » (les sales qui le font alors que l'animal est encore toute là).
 
L'élément déclencheur, juste ici.

***

Rima Elkouri, de La Presse, a d'abord écrit cette chronique, qui rejoint ma pensée - surtout à la fin.

Et les ti-counes de la province de lui sauter dessus à bras raccourcis.

Elle résume la situation dans sa chronique suivante.

N'est-ce pas magnifique ?

***

Je vous réserve le meilleur pour la fin - une chronique du succulent Pierre Foglia à ce sujet.

Comme j'aime ce monsieur !

 ***

Merci à tous pour cette très belle semaine !

Bières et Jambon fait relâche ce week-end.

Rendez-vous avec Dre Tofu dès lundi.

Prost ! ;)




jeudi 22 mars 2012

À boire, à boire pour le génie!


Ce matin, j’ouvre l’ordinateur. Un petit tour de l’actualité et hop, j’apprends que c’est la Journée mondiale de l’eau. Visiblement, je n’étais pas au courant. L’eau, franchement, au Québec là, on vit dans l’abondance. En quoi les préoccupations internationales sur l’eau peuvent-elles me rejoindre? Quand on me dit de fermer le robinet lorsque je me brosse les dents, à quoi bon? Puis, mes adorables voisins de banlieue qui prennent un malin plaisir à arroser leur asphalte avec de l’eau ou à remplir leur piscine qu’ils n’ont jamais le temps d’utiliser puisqu’ils sont, la plupart du temps, partis au chalet, en ont-ils des problèmes avec l’eau eux?



L’eau, un droit humain

Le 28 juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté majoritairement en faveur du droit humain à l’eau, ce qui implique des installations sanitaires efficaces pour tous les citoyens du monde afin de permettre l’accès à de l’eau propre en tout temps. Le Canada s’est abstenu de voter cette journée-là, allez savoir pourquoi… Et pourtant…



Politique nationale de l’eau

Au Canada, l’eau n’est pas protégée. En gros, cela veut dire que même si l’eau est devenue un droit, les lacs, les rivières et les nappes d’eau souterraine ne sont pas à l’abri de la privatisation. Selon le Conseil des Canadiens (CDC) : « Le Canada a besoin d’une politique ferme qui veille à ce que les ressources en eau soient non seulement bien définies, mais également maintenues et protégées contre les accords de commerce tels que l’ALENA et l’accord de commerce proposé entre le Canada et l’Union Européenne, qui pourrait favoriser le transfert de l’eau du Canada à des intérêts privés. » 

La politique fédérale date de plus de 20 ans et elle ne correspond pas aux nouveaux défis qui pointent à l’horizon :  contamination de l’eau, pénurie (oui, oui, au Canada, un quart des municipalités canadiennes ont fait face à des pénuries d’eau et un tiers d’entre elles dépendent d’eau souterraine), l’exportation vers les États-Unis (le Dakota du Nord fera partie de ces États américains qui auront besoin d’eau du Canada), la privatisation de l’eau par le biais de l’embouteillage, la fracturation (l’extraction des  gaz de schiste dont on ignore encore les conséquences sur les réserves souterraines)… Avec le grand leadership que possède notre gouvernement en matière d’environnement, à quoi peut-on s’attendre concernant l’avenir de l’eau au Canada?



Les maudites bouteilles d’eau

L’industrie des eaux embouteillées nous a trop longtemps fait croire que l’eau provenant de notre robinet n’était pas de bonne qualité. Étonnamment, elle n’hésite pas à la puiser à même l’aqueduc pour nous la revendre au fort prix : « Selon un article paru en 2007 dans la revue Maclean’s, le regroupement des commerçants de l’industrie affirme que « l’eau filtrée du robinet représente plus d’un quart de l’eau embouteillée consommée par les Canadiennes et les Canadiens ». La marque Dasani de Coca-Cola est de l’eau puisée dans le réseau municipal de Calgary, de l’Alberta et de Brampton (Ontario), et l’eau de la marque Aquafina de Pepsi provient de Vancouver (Colombie-Britannique) et de Mississauga (Ontario). » (CDC). 

On paie pour du vide, pour ce qu’on a déjà à porter de main. Mais qu’est-ce qu’on est cons! Pendant, ce temps les systèmes d’aqueduc souffrent et ont besoin d’argent pour être entretenus : « L’eau est une question de santé et de sécurité publiques et devrait être gérée, réglementée et financée par des systèmes publics, qui doivent répondre à la communauté. Lorsque des entreprises à but lucratif contrôlent l’eau potable, la qualité diminue et les coûts augmentent. » (CDC)


Et si on faisait un petit geste ensemble?

La protection de l’eau par Harper… ouais j’attends ça comme un téléphone de Paul McCartney qui me féliciterait pour mes talents de bassiste… Encore une fois, on dirait bien que c’est à nous de jouer (oui, je sais, on nous en demande pas mal). Je vous invite fortement à visiter le site du Conseil des Canadiens pour en savoir plus. Votre cerveau ne pourra que vous remercier de toutes ces nouvelles petites connaissances que vous lui servirez en salade. Les cerveaux ont toujours faim.



Bonne Journée mondiale de l’eau!


Ajout : Je viens de trouver ces petites images magnifiques qui expliquent bien la crise de l’eau aux USA : http://www.takepart.com/article/2012/03/22/not-drop-drink-americas-very-real-water-crisis-infographic

mercredi 21 mars 2012

Université gratuite ?


« Enseigner, disait Montaigne, ce n'est pas remplir un vase, c'est allumer un feu. »

Partager ses savoirs, c'est entretenir ce feu.

C'est ce que veut faire l'Union des Savoirs Populaires de Québec (USPQ), qui vient à peine de naître et qui, ma foi, promet.

C'est une initiative d'étudiants de l'Université Laval, dont voici la mission :

« L’Union des Savoirs Populaires de Québec (USPQ) est un projet d’échange, de partage et de construction des savoirs dont l’objectif est de promouvoir une éducation libre, gratuite, accessible et transdisciplinaire, visant ainsi à développer l’autonomie personnelle et collective. L’USPQ offre à la population de Québec et des environs une pluralité d’activités d’éducation populaire implantées dans différents quartiers de la ville. »

Et les visées :
  • la préservation et la diffusion de l’héritage culturel (arts, sciences, humanités), c’est-à-dire de l’ensemble des savoirs ouvrant à une riche compréhension du monde ;
  • la transmission horizontale de savoir-faire (théoriques et pratiques, allant de la philosophie comme mode de vie au jardinage urbain) en favorisant la curiosité intellectuelle, la polyvalence et la débrouillardise ;
  • l’avancée de la connaissance (via la création de groupes de recherche et de travail, forums ouverts, etc.) ;
  • le développement de la pensée critique et de l’engagement citoyen, dans un esprit d’action transformatrice nécessaire à l’épanouissement personnel et au fleurissement de la société ;
  • la stimulation des échanges et le partage de points de vue par des espaces de socialisation accessibles, gratuits et conviviaux.

***

Voilà toute la forêt qui se cache derrière l'arbre de l'éducation vue comme une marchandise, vue comme une dépêche de nouvelles continues, vue comme des chiffres dans un tableau comparatif qui font bien l'affaire du simplet, vue comme un budget dépenses-revenus, ou vue comme un objet quelconque avec un prix dessus - au gré des marchés, c'est entendu.

***

Le projet ne fait que commencer et il m'intrigue.

Pas vous ?

Le lien pour le site de l'USPQ est ici.

Merci de nous lire et de nous partager.








mardi 20 mars 2012

Libre comme une poule pas de tête


J'insistais l'autre jour sur ces gouvernements québécois qui gèrent à la p'tite semaine - ces poltrons sans envergure - et je soulignais aussi l'insoutenable présence du gouvernement fédéral conservateur qui, de son côté, cloîtré dans son idéologie de liberté individuelle de poule pas de tête, usait de sa majorité aux Communes et au Sénat pour nous en passer des p'tites vites le plus rapidement possible, « comme ça ils ne pourront suivre et n'y verront que du feu. »

Holà !

La dernière en liste, toute inoffensive qu'elle puisse paraître, est la modification de l'article 35 de la Loi sur les pêches, concernant l'habitat du poisson.

Vite de même, disons-le, who cares ?

J'entends : « Ne venez pas me faire pleurer sur l'habitat du poisson ! Quel est son fardeau fiscal, à ton fichu poisson ? Combien paie-t-il de loyer ou d'hypothèque par mois ? Rien ? Alors il est un frein à ma liberté de contribuable et il doit périr. »

Voilà. Qu'à cela tienne. Dans la prochaine loi fédérale du budget, une autre du type omnibus - ou fourre-tout, dans tous les sens du terme - un trait de plume sur le fameux article 35 et toutes les belles grosses compagnies avec des mégas-projets si bons pour faire rouler l'économie auront les mains déliées et plus du tout de terroristes environnementaux pour les contester devant la justice.

Let's go Canada !

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« L'article 35 de la Loi sur les pêches est probablement le pilier principal des différentes lois environnementales au Canada, car cet article est utilisé par tous les gouvernements pour protéger toutes les espèces en interdisant d'intervenir dans l'«habitat» du poisson, de l'altérer ou de le détruire. Cet article est le plus facile d'application, y compris au Québec, où plusieurs ministères l'utilisent souvent contre les braconniers, les remblayeurs ou les pollueurs, en raison de la simplicité de la preuve, de nature généralement matérielle. »

Un coup tout cela balayé, admirez la beauté du free-for-all !

***

Le député Fin Donnely (NPD) : « Le gouvernement conservateur est en train de démanteler systématiquement toutes les mesures de protection et les réglementations environnementales au pays. En éliminant les dispositions visant la protection de l'habitat des poissons, les conservateurs peuvent aller de l'avant avec leurs projets de pipeline, de circulation de superpétroliers et autres projets qui pourraient nuire à l'environnement. »

Il a l'air un peu moins tata, le poisson, maintenant. Non ?

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Je vous invite à lire ce papier du Devoir et les réactions qui en découlent, juste ici.

Je vous laisse sur cette citation :

« The whole problem with the world is that fools and fanatics are always so certain of themselves, and wiser people so full of doubts. » - Bertrand Russel

lundi 19 mars 2012

Guacamole et spaghetti

Je ne connaissais pas encore PES. Rencontrés par hasard sur la toile, ses petits courts métrages d'animation en stop-motion m'ont rapidement séduite.

De la guacamole, j'adore ça (oui je sais, on dit le guacamole, mais qui dit ça, hein?) Des gens qui ont de l'imagination, du talent et des idées folles, j'aime encore plus ça. Et si on écrase le tout dans un mortier, ça nous donne une des sélections officielles du festival d'animation d'Annecy :






En prime, parce que vous êtes trop gentils de venir nous visiter en si grand nombre jour après jour, un western spaghetti, toujours à la manière de PES :







Bonne soirée et à jeudi! Monsieur Jambon sera là demain! J'espère qu'il sera agréable et tendre envers vous comme seul peut l'être un vrai bon jambon! :)




samedi 17 mars 2012

Bières et Jambon (8) : Saint-Patrick et Brasseurs illimités


C'est la fin de semaine de la Saint-Patrick et Monsieur Jambon se souvient :

1 - Qu'il revendique une fois l'an le petit peu de sang irlandais qui coule en ses veines ;

2 - Qu'il a donné maintes fois par le passé et qu'il a vécu de superbes et rocambolesques Saint-Patrick, alors qu'il se prépare à se coucher tôt ce soir, puisqu'il travaille demain et qu'il veut être au sommet de sa forme - c'est fou, il vient vraiment d'écrire ça ;

3 - Que, somme toute, la Saint-Patrick est un fichu bon prétexte pour présenter une microbrasserie québécoise de haute voltige.

Bref.

Bienvenue à Bières et Jambon !

( Description d'une vidéo d'introduction qui n'existe pas, avec pour musique de fond Tant qu'on pourra de Plume Latraverse - mettons : Monsieur Jambon entre dans son dépanneur fétiche, salue la caissière qui lui sourit comme s'il était une vieille connaissance ; il se dirige vers les frigidaires à bières, sa démarche est celle d'un chasseur ; il reluque quelques bouteilles, s'approche à tâtons d'une caisse ciblée avec un visage satisfait et déterminé, saisit la dite caisse d'un geste vif de chat ; puis il sautille discrètement vers la caisse, heureux de tendre son argent comptant à la caissière - qui n'en peut plus de lui donner son change.)

***

Nous voilà donc à Saint-Eustache, dans les Laurentides, où brasse René Huard, qui oeuvre dans ce métier depuis près de 30 ans. Son antre : Brasseurs illimités. Son trésor : la gamme Simple Malt.

En plus d'être savoureuse et goûteuse, celle-ci est présenté comme peu de bières le sont, avec une pointilleuse description, ce qui inclut des informations comme le type, le taux d'amertume (IBU), la température de service idéal, le verre à prendre et à savoir si c'est une bière de dégustation, de rafraîchissment ou de célébration - ou deux de ces réponses - et ce, sur chacune des bières. 

Par exemple, prenons la Cascade (6,4%) : « India Pale Ale riche et désaltérante misant sur un houblonnage typiquement américain basé sur le houblon Cascade spécialement aromatique, très citronné, très agrume ; puissant et rafraîchissant. » Type : India Pale Ale américaine. IBU : 66 Température de service : 10-12 degré C' Verre : Pinte Dégustation et rafraîchissement.

À noter que plus l'IBU est élevé, plus la boisson est amère. Petite démonstration avec les cinq autres bières que j'ai bues dans ce six-pack de dégustation - à 11,99 $ plus taxes et dépôts, c'est-à-dire peu pour autant de qualité.

- L'Altbier (allemande réhaussée) : IBU 33
- La IPA (India Pale Ale anglaise) : IBU 62
- La Scotch Ale (Wee Heavy écossaise) : IBU 35
- La Double Porter (Robust Porter) : IBU 28
- L'Impériale Stout (Imperial Stout classique) : IBU 61

Ceci dit, appréciant fortement la présence en bouche d'une bière, son amertume et le souvenir qu'elle laisse après chaque gorgée, ce ne sera pas une surprise pour vous si je vous dis que ma préférée est l'Impériale Stout.

Mais avec Simple Malt, il y en a pour tous les goûts.

***

Le site de Brasseurs illimités semblant en construction, je vous réfère sur le site de Bières du Québec - le réseau social des microbrasseries, très intéressant, par ailleurs.

Parlant de construction, Brasseurs illimités s'est inspirée de la corruption dans le domaine l'automne dernier et une bière à la citrouille baptisée La Magouille fut la petite création du moment.

Extrait d'Infoman, par ici.

***

C'est déjà tout pour cette semaine. Merci d'avoir été là.

Qui sacrifie à Bacchus avec intérêt et curiosité finit par faire de belles trouvailles.

À tous,

Prost !

(Monsieur Jambon débouche une bière, prend une gorgée, fait un clin d'oeil et puis tourne le dos à la caméra.)

(Générique sur les fesses dodelinantes de Monsieur Jambon.)



  

vendredi 16 mars 2012

Regarder passer les camions


Franchement, nous sommes bien entourés.

À Ottawa, un gouvernement conservateur qui fonce droit devant lui par idéologie et qui ignore toutes les questions ou réponses qui ne concordent pas avec sa vision du monde bien cloisonnée.

À Québec, depuis quelques décennies, des gouvernements qui gèrent à la p'tite semaine, sans perspectives, sans aucune anticipation, qui ne font que réagir - c'est-à-dire mettre les couvercles sur les marmites qui finissent toujours par déborder (les crises) - et qui surgissent les unes après les autres sans surprise.

Que des mauvais cuisiniers. 

Pendant ce temps-là, il y a tout ces rapports, qu'on résume au ministre, un point de presse, on en parle pendant quelques jours et puis...tiens, ça crame sur le rond de poêle d'à côté, alors on passe au sujet suivant.

***

Actuellement en tournée dans les régions, la Solidarité rurale du Québec (SRQ) et sa présidente, madame Claire Bolduc, prépare un rapport adressé à Québec, sur l'état des régions, dans le but de construire « une future politique nationale de la ruralité ».

En entrevue au Devoir, madame Bolduc dévoile quelques grandes lignes des 22 premières consultations menées (sur 31). Portrait de citoyens laissés pour compte et trop souvent dévalisés par les grosses compagnies - et des citations.

Sur les grandes sociétés commerciales et industrielles, et sur les promoteurs d'ici et d'ailleurs :

« Il n'y a plus rien, sauf des miettes, qui tombent dans les poches des gens de la place. Les gros se servent, transforment le paysage, le village, la vie et s'en vont. »

« La nouvelle aliénation, c'est de regarder les camions passer. C'est pas avec ça qu'on revitalise un village.»

« (...) Mais au niveau gouvernemental, on ferme les yeux alors que la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles est totalement mise en échec par les brokers agricoles, qui vont produire ce qui rapporte sur les marchés boursiers, pas pour nourrir le Québec. »

« (...) les jeunes, même s'ils le désirent, ne sont plus capables d'acquérir de la terre et de former une relève capable de faire soutenir la vie des villages. En Europe, on ne vend pas la terre. Ici, on laisse faire. Il faut agir contre ces phénomènes avant qu'il ne soit trop tard. »

  ***

Que faire ?

« (...) les gens des villages devraient, par leurs élus, être responsables de l'aménagement de leur territoire. Mais en réalité, qu'est-ce qu'ils contrôlent vraiment ? »

Madame Bolduc cite en exemple le village Lebel-sur-Quévillon qui, par sa « résilience » et son « implication citoyenne », a transformé une papetière classique en usine de rayonne, « grâce au dynamisme de son maire».

***

« (...) les gens croient dans leur milieu et l'aiment profondément. Ils veulent s'investir dedans et ont le droit de le faire. Il est temps qu'on réalise que c'est eux, notre principale ressource naturelle en région. »

Autrement dit, il faut donner les moyens aux citoyens de chaque municipalité de lutter efficacement contre les invasions des barbares industriels. Les décisions qui les concernent doivent être prises chez eux et non à Québec ou à Ottawa. Les modèles en économie sociale, comme le mode coopératif, ne manquent pas.

Des régions fortes et des citoyens ruraux bien impliqués dans leur milieu, ça donne des villes qui s'alimentent de produits frais. Et ça donne le goût de connaître les producteurs et leurs passions.

Mais d'ici là, il y a maintes menaces en la demeure.

Et comme pourrait me dire mon cher neveu de dix ans :

« Les lobbyistes, tu connais ? »

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L'article du Devoir que je cite étant sous clé sur la Toile, voici le lien pour le site de la SRQ, ici.

jeudi 15 mars 2012

Tofu en vrac


Voici le premier Tofu en vrac! Un petit mélange de ce qui se passe autour de moi, de mes réflexions en émergence et de niaiseries comme je les aime tant. C’est parti!

Noosphère

Ça faisait des mois que j’écœurais ma famille pour aller manger à ce nouveau restaurant végé sur la rue St-Jean à Québec. Je me disais que ça ferait un excellent article pour étoffer la rubrique Restos Québec, rubrique bien maigre, je vous l’accorde. (Dre Tofu et Monsieur Jambon n’ont pas de budget alloué pour ses chroniqueurs gastronomiques, ni de budget pour autre chose d’ailleurs…) Bref, fin de la semaine de relâche, je sors mes deux hommes direction Noosphère et là, BANG, c’est écrit À LOUER dans la fenêtre. Que s’est-il passé avec ce resto?!?

On m’a reproché mon manque d’organisation, puis on m’a assise devant un bon burger de Chez Victor, juste à côté. J’ai presque tout mangé mes frites en guise de consolation.




Entendu dans un resto

La serveuse dépose une crêpe aux fruits des champs gargantuesque devant mon fils de dix ans. Débordante de crème fouettée et de sauce au chocolat, cette crêpe aurait pu facilement régler une bonne partie de la crise alimentaire en Afrique. La serveuse encourage mon fils en souriant « Je te souhaite bonne chance mon grand pour tout manger! » et au retour « Bravo, tu as presque tout mangé, tu es vraiment un champion! ». Quoi?!? Qu’a-t-il fait pour mériter ces félicitations? Il s’est empiffré comme un porcelet, je l’ai vu. Il s’est forcé, malgré nos recommandations. Il voulait montrer qu’il était un homme, qu’il était capable de tout manger!

Pourquoi encourager nos enfants à vider leurs assiettes? Pourquoi valoriser la surconsommation d’aliments? Pourquoi faut-il nécessairement se sentir bourré après un repas?



Le suppléant

J’ai découvert que je pouvais remplacer les raisins secs par des abricots séchés dans un couscous. Ça tombe bien, car les raisins étaient discriminés dans mes assiettes. Belle découverte qui ne méritait sans doute pas d’être partagée… Ah oui, quand je fais revenir mon couscous 5 minutes dans l’huile avant d’ajouter l’eau, il est bien meilleur. Après dix ans de tentatives plus ou moins réussies, je sais maintenant faire du bon couscous auquel je rajoute aussi des pistaches et moult épices magrébines. Dans tes dents le Maroc!



Magasin d’aliments naturels

C’est moi ou j’ai souvent l’impression que je me fais avoir quand je vais dans un magasin d’aliments naturels? Pas assez de roulement peut-être? Des produits parfois poussiéreux sur les tablettes, pas toujours frais ou expirés et ridiculement chers… Qui achète le minuscule plat en plastique de noix d’acajou bio à 25 $ qui se vide en trois bouchées? Qui? Qui? Qui? Et la musique New Age qui plane dans le magasin ainsi que l’odeur de patchouli, est-ce vraiment nécessaire?


Les lobbyistes

Je parlais, au souper, du fait que je pensais réduire ma consommation de vin. (Pas que je sois alcoolique, mais c’est le genre de bulle qui me passe par la tête parfois et qui me donne bonne conscience pour quelques heures. Le chocolat a subi la même opération sans résultat, la bière aussi, les frites, le temps passé sur facebook, etc.) Je me questionnais à propos des raisons pour lesquelles la consommation de vin était si encouragée depuis quelques années. J’avais déjà lu une recherche qui disait qu’on retrouvait les mêmes propriétés antioxydantes et bla-bla-bla en consommant la peau des raisins rouges. Pourquoi inciter les gens à boire de l’alcool d’abord? Mon fils m’a regardée dans les yeux et il m’a dit d’un air découragé de prépubère : « Euh, les lobbyistes, ça te dit rien? »

J’ai failli m’étouffer avec mon cashew à 100 piastres.





Voilà, c’était tout pour ce premier essai de Tofu en vrac. Si vous aimez, je reviendrai peut-être! Suspense!



mercredi 14 mars 2012

Et si on mangeait de la marde ?


Lundi soir dernier, je suis tombé sur un excellent documentaire à Télé-Québec. Son titre : « La Fabuleuse histoire des excréments : Au nom de la rose ». Vous en avez peut-être déjà entendu parler - il date de 2007- mais pour moi, c'était tout nouveau, tout beau, si fascinant.

Son sujet : la merde. Nos étrons et tout ce qu'on peut faire avec eux, après avoir tiré la chasse d'eau et dit : « Au revoir ! »

On peut imaginer que dans une grande ville, des millions de gens qui chient, ça cause un problème. Car, que peut-on faire de toute cette chiasse ? Une fois les eaux traitées, des montagnes d'excréments s'accumulent - à en faire rêver le maire Labeaume, qui en cherche désespérément pour les descentes de ski alpin - belle ironie, la candidature olympique de la ville de Québec grâce à la petite contribution quotidienne de ses citoyens.

Bon, fallait que je trouve un moyen pour nommer Monsieur Labeaume dans un des mes messages. Tous ceux et celles qui écrivent à Québec le font. Je fais maintenant partie de la gang. Désolé, c'était merdique - comme le sol des différents sites proposés pour le nouvel amphithéâtre.

Je m'égare. Retour sur le documentaire.

Où en étais-je ? Ah oui, les gros tas de merde. Que faire avec ça ?

- De l'engrais pour nos terres agricoles !

- Bonne réponse mademoiselle qui répond toujours la première, dans le fond de la classe !

Saviez-vous que pendant longtemps, nous allions faire nos besoins dans les champs de vignes ? Que les paysans chinois étaient reconnus pour revenir des villages avec des seaux pleins de fèces afin de fertiliser leurs champs ? Même Victor Hugo en parle, dans Les Misérables :

« La science, après avoir longtemps tâtonné, sait aujourd'hui que le plus fécondant et le plus efficace des engrais, c'est l'engrais humain. Les Chinois, disons-le à notre honte, le savaient avant nous. Pas un paysan chinois, c'est Eckeberg qui le dit, ne va à la ville sans rapporter, aux deux extrémités de son bambou, deux seaux pleins de ce que nous nommons immondices. Grâce à l'engrais humain, la terre en Chine est encore aussi jeune qu'au temps d'Abraham. Le froment chinois rend jusqu'à cent vingt fois la semence. Il n'est aucun guano comparable en fertilité au détritus d'une capitale. Une grande ville est le plus puissant des stercoraires. Employer la ville à fumer la plaine, ce serait une réussite certaine. Si notre or est fumier, en revanche, notre fumier est or. »

Et on dit « merci » au monsieur pour tous les synonymes du valeureux mot merde.

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On peut voir dans le documentaire un artiste incomparable qui a inventé une machine monstrueuse qui se veut une parfaite reproduction de notre système digestif. Il lui donne à manger puis, à la fin du processus, elle pond de jolies petits cadeaux sur un tapis roulant. Au vernissage, l'artiste invite des convives et un chef de haute gastronomie. « Je crois qu'elle n'a jamais aussi bien mangé », dit-il. Puis, douze heures plus tard, il n'y a plus de convives ni de chef, mais...des résultats. 

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Vous n'avez plus la foi en l'humanité et le fait que la Chine devienne la puissance mondiale vous donne le va-vite ? Ne soyez plus de mauvais foie ! La Chine a pensé à tout et a de la suite dans les idées rapportées par le grand Victor Hugo cité plus haut. Les voitures de l'empire du Milieu rouleront un jour avec du biogaz, soit propulsées par les crottes de 1,2 milliards de Chinois.

Mets-ça dans ta pipeline, Stephen Harper !

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Le clou du spectacle...heu...de la première partie du documentaire : Le Japon et son caca-burger.

Fallait bien que je réponde à la question : « Pourquoi un titre si vulgaire ? »

Merci à un scientifique japonais qui bosse depuis des années sur la viande de l'avenir.

On dirait des languettes de porcs. C'est encore à l'état embryonnaire comme projet et ça coûte terriblement cher à produire mais le scientifique nippon est confiant.

Qui sera le premier fast-food à s'offrir une tonitruante campagne publicitaire pour vous rappeler tout ces beaux moments aux cabinets depuis votre enfance, comme la première fois où vous l'avez fait tout seul ?

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Les deux autres parties du documentaire seront diffusées les lundis 19 et 26 mars 2012. Voici le lien sur le site de Télé-Québec, ici.

Et voici la présentation vidéo de la première partie du documentaire :


lundi 12 mars 2012

Une tranche de chat


Vous connaissez la mode des breading cats? Il faut un chat, une tranche de pain, un appareil-photo et un compte facebook. On mélange le tout et ça donne :




Ou encore :




Même les chiens veulent poser avec une tranche de pain!





Plusieurs disent qu'il s'agit de maltraitance envers les animaux, surtout les chats qui sont de nature claustrophobe...

Certains s'offusquent du gaspillage alimentaire...

D'autres croient qu'il s'agit encore d'une mode stupide sur facebook...

Finalement, il y en a aussi qui trouvent juste ça drôle sans se poser de questions!

Vous en pensez quoi ? :)




dimanche 11 mars 2012

Bières et Jambon (7) : Le plaisir de lire


Une petite trève dans les visites chez les microbrasseries québécoises cette semaine - ne vous inquiétez pas, ma dégustation a été faite en bonne et due forme mardi dernier et ce fut un très bel après-midi.

Je consacrerai donc les prochaines lignes à une belle lecture concernant le sujet de la bière, accompagnée d'un lien - que ferions-nous sans lui de nos jours ?

On peut retrouver ce journal au supermarché, au dépanneur ou dans les microbrasseries. Vous l'avez sûrement déjà remarqué, l'avez peut-être saisi et bien enroulé autour d'un petit sac brun, cachant une bonne bouteille déjà débouchée - on n'est jamais trop prudent.

C'est qu'il peut être vraiment pratique en plus, le bimensuel Bières et plaisirs, qui complète sa cinquième année.

Les articles, chroniques et reportages sont bien roulés. On a affaire à des connaisseurs passionnés. Et il n'est pas étranger à l'essor de toutes ces micros partout au Québec. Ne jamais sous-estimer le messager...

Dans la dernière édition, on y retrouve le top 10 des différents intervenants - l'offre de bières est si variée que chacun peut y trouver son compte. Bon, on peut se sentir un peu ignard en la matière, mais il y aura toujours plus à boire de toute façon.

Aussi, la première partie d'un dossier sur la distribution des produits des microbrasseries, qui ont trop souvent Labatt et Molson dans les pattes.

De plus, à l'intérieur, le portrait d'une micro et une entrevue avec son maître-brasseur, vos adresses à Édimbourg, des conseils de brassage à la maison et la finale coups de coeur des dégustations bières et fromages.

À noter que c'est le seul journal où les publicités attirent mon attention !

Bref, si on ne peut pas tout savoir, on peut toujours en savoir plus !

Voici l'indispensable lien.

Merci de nous lire !

Prost !

samedi 10 mars 2012

Éducation : Même combat


Depuis quelques semaines, chacun peut avoir son idée, son opinion ou sa vision par rapport à ce qui se passe dans le domaine de l'éducation au Québec.

La grève étudiante joue à fond dans les médias. C'est le hit de l'heure. Et les lignes éditoriales des différents quotidiens nous le présente chacune à sa façon.

Et on insiste pas mal sur l'aspect économique. On se lance des chiffres par la tête. Ces derniers ne flottent pas mais prennent le fond. Ça s'accumule et puis ça déborde.

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Je ne suis pas surpris qu'on s'acharne sur les chiffres.  Ils sont faciles d'approche, en moyenne ils ont de la classe, quiconque sait compter jusqu'à trois peut ajouter quelques zéros et se laisser impressionner. 

Mais ils nous font croupir dans l'inaction.

 - C'est trop ! se scandalisent-ils.

 - C'est pas assez ! scandent-ils.

***

Ça déborde et ça ne bouge pas. Mais ça grouille.

Ça grouille parce que ça pense. 

Ça pense à aujourd'hui et à demain.

Nous avons besoin, comme société, des efforts de tous et chacun. Tout simplement pour prospérer, comme groupe. Tout simplement pour que chacun puisse, de par son plein potentiel, s'accomplir et partager ses connaissances, ses savoirs et ses passions.

L'éducation, ce n'est pas une business.

À la limite, c'est un organisme à but non lucratif.

Une coopérative, si vous voulez...

Une coopérative où on ne peut pas se permettre de se priver d'un membre important juste parce qu'il ne peut pas se payer un renouvellement.

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Isolons le sujet de ce blogue, l'alimentation :

Nous avons besoin de gens instruits et compétents ;

- De vétérinaires auprès des animaux qui finiront par se retrouver dans notre assiette ou dans celle du voisin.

- De chercheurs pour nous informer des nouvelles découvertes.

-  D'entrepreneurs audacieux et à l'affut des plus récentes technologies.

- De communicateurs qui diffusent des informations variées et critiques.

- De passionnés de leur domaine d'étude qui ne nous prenent pas pour des demeurés ou des automates.

-  Même de caissiers qui peuvent vraiment nous conseiller.

- ETC.

ET ces personnes peuvent provenir de partout, du bas jusqu'au haut de l'échelle. 

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Alors pourquoi, au nom du dollar, vouloir scier celles du bas ?