vendredi 8 mars 2013

Collation philosophique



Visite fructueuse à la bibliothéque la semaine passée. J'y suis revenu avec l'excellent Paul au Parc de Michel Rabagliati, mon premier John Fante - enfin ! - et un chouette petit recueil de philosophie nommé Plages philo...à l'usage de tous - lecture idéale dans l'autobus grâce à ses petits textes, à la pertinence quotidienne de ses thèmes et à ses nombreux auteurs, autant contemporains qu'anciens.

Montaigne est de la partie. Il est même cité dans un lien plus bas.


Dans ce dernier livre, j'y ai déniché deux réflexions intéressantes bien à propos dans ce blogue. Il s'agit de Nos Amies les Bêtes, de Tristan Garcia, et du Festin pas Bête, de Corinne Pelluchon.

Je ne m'attarderai pas sur le pedigree respectif des deux auteurs - libre à vous comme à moi de les découvrir. Et si vous êtes néophyte dans le domaine de l'éthique animale, par exemple, rassurez-vous, je n'en sais pas plus que vous !

J'avançerai donc à tâtons, à coups de citations...

Nos Amies les Bêtes

L'auteur fait remarquer que notre sensibilité face à l'animal a changé ces derniers siècles, principalement au cours des cinquante dernières années. Les premiers auteurs qui s'interrogèrent sur cette relation firent la comparaison avec l'esclavagisme. D'autres, plus tard, soulignèrent que les camps d'extermination eurent pour modèle les abattoirs de Chicago.

Chicago a aussi une très bonne équipe de hockey...


« ...les animaux sont le miroir des rapports que les hommes entretiennent avec eux-mêmes. Ainsi, tout ce que l'être humain a fait subir de violent à son semblable s'est réflété depuis quelques siècles dans notre conception des animaux. »

Et ce, même si depuis Darwin, les êtres humains et les animaux se sont rapprochés comme jamais. En théorie, il faut croire, puisque notre mode de vie (l'urbanisation) nous a éloigné d'eux, simultanément.

« Désormais, il y a les animaux que nous mangeons (avec lesquels nous ne vivons pas), les animaux en compagnie desquels nous vivons (que nous ne mangeons pas) et les animaux que nous étudions et préservons. »

Tout près de l'animalité et pourtant si loin. Alors peut survenir la culpabilité et ce souci de les protéger.

Il faut donc « réinventer de nouvelles façons d'être avec les autres espèces. » Sinon,  « il (l'être humain) sera de plus en plus tenté de devenir végétarien, d'interdire la chasse et de protéger les animaux comme des enfants. »


La chute est un peu brutale. Le végétarisme, le résultat d'une culpabilité ?


Festin pas Bête

Je vous donne le lien pour aller lire ce petit texte. Allez-y, c'est vraiment pas long...!

Pour le simple plaisir de la réflexion et des mots, quelques passages...

« Pour manger de manière humaine, ne faut-il pas avoir de la considération pour ceux et celles qui cuisinent et permettent que je mange bien ? » (Monsieur Jambon prêche ici plus que pour son clocher. Qu'allez-vous croire ?)

« Bien manger, c’est donc s’interdire le gaspillage. Avoir honte de chaque yaourt que l’on jette, des restes qu’on laisse dans les assiettes et qui n’iront même pas aux chiens ou aux cochons. » (Monsieur Jambon a toujours eu les yeux plus grands que la panse, au figuré. Au propre, la panse coiffe maintenant ceux-ci de quelques centimètres...)

«...alors la sobriété de nos grands-parents qui ne mangeaient de la viande que deux fois par semaine est l’expression du devoir et du goût. » (Et le vendredi des filets de turbot panés dans des corn flakes écrabouillés !)


***

Voilà pour la collation. Pour la petite fringale.

Pour le muffin philosophique...