mercredi 13 mars 2013

Les requins (dé)masqués



L'attraction principale de la ville de Québec n'est pas ce que l'on peut croire. Pas le Château Frontenac. Pas la Grande Allée. Pas le futur amphithéâtre que l'on peut voir pousser de l'observatoire de la ville.

Même pas toutes ces radios cacophoniques.

Non, l'attraction numéro un, c'est le maire Labeaume. Pas une journée de congé dans les journaux. Pas une. 

Des Unes ! Il est intraitable. Il est infatigable.

Bénédiction du pape...heu...du maire Labeaume.


L'une de ses dernières sorties en liste, la semaine dernière - on en dénombre vingt-trois depuis - concerne sa réaction à la hausse débile de 1000 % de taxes municipales encaissée par des fermiers de Beauport.

« C'est la vie. » dixit le Maire.

Et d'ajouter que cela n'a rien à voir avec les spéculateurs, ou ce que l'on peut appeler les requins des champs.



J'en parlais justement un peu en août dernier.

Ainsi vient la mise à jour...

***

Vous avez tout plein de fric. Vous voyez ces terres à vendre dans une zone agricole. Vous payez jusqu'à 15 fois la valeur réelle.

Achetez-en plusieurs. Encerclez ceux qui résistent à vos incessantes - et fichtrement alléchantes - offres d'achat.

Faites-vous des contacts à la ville. Attendez un dézonage. Rêvez déjà à ce tout nouveau quartier résidentiel que vous construirez. Salivez devant toutes ces années à vivre dans le Sud en regardant simplement votre compte en banque accumuler tous ces revenus.

Vos amis vous le disent. Vous êtes à deux pas du statut de génie !



Pendant ce temps, les fermiers résistants verront leurs comptes de taxes exploser, ça finira bien par devenir intenable - ils finiront bien par vendre, les saligauds !

Et lorsqu'il n'y aura plus de terres à vocation agricole dans la dite zone, ça deviendra facile de dézoner, tiens !

Même si ces terres agricoles sont supposées être protégées par la Ville jusqu'en 2025...

La nouvelle et les réactions ici, là-bas et un peu plus loin, genre à Beauport.

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D'un côté, la Ville se dit ouverte à l'idée de l'agriculture urbaine, et de l'autre, il y a ce que je viens de résumer.

Non mais, humons donc, c'est le parfum de la contradiction, non ?

On souhaite de plus en plus acheter des produits alimentaires de proximité. À titre personnel ou local, l'agriculture urbaine peut contribuer.

La ferme en ville aussi !

Bien hâte de voir la nouvelle politique agricole du ministre Gendron, qui dit souhaiter mettre un terme à la spéculation des terres agricoles.

Un simple voeu ? Ou une réelle volonté ?