mercredi 27 mars 2013

La semaine sainte dans un sac de chips !



Il y a quelques mois, j'ai eu une révélation :

Ha ! Ha ! Une petite fille avec des lulus la tête en bas !




Puisque je n'avais pas trop compris la première fois, en fin de semaine dernière, j'ai eu une autre révélation :

Quoi ? Chapitre 24 ? Histoire au verso ???




Au fil des ans, la lecture m'a rendu dingue. Mes yeux en cherchent des mots et en redemandent. 

Alors, j'ouvre le sac de chips, l'examine, le tourne, m'apprête quand même à lire une énième fois les barbantes promesses de qualité de toutes les compagnies de la Terre - j'en suis déjà à ma sixième chip -, mais non, il y a plus, il y a THE LIFE AND TIME OF UNCLE RAY - chapitre trois.

Une autobiographie du PDG ? L'histoire de son ascension ?

Non, mieux, l'histoire de sa déconfiture.

Des gaffes de son enfance, de nombreuses autres plus tard ; des expériences et une leçon à retenir à la fin.

Bref, vous êtes déprimé, vous voulez manger vos émotions ?

Achetez un sac de Uncle Ray's !

13 saveurs et 37 chapitres !






***

 Par exemple, voici une petite leçon de contrôle de soi :

Ray a dix ans. Il se promène. Il a vraiment faim. Il voit un pêcher en pleine saison. Il y a une quinzaine de pêches dans l'arbre et deux sur le sol...

- Ça fait dix-sept !

Merci. Ray a vraiment trop faim. Il ne se peut plus. Il ramasse les pêches sur le sol et les dévore en pourlèchant le noyau. Cela lui tourne la tête. Des pêches, il en veut plus ! Alors, il bourre sa chemise de pêches et retournent à la maison.

Des années plus tard, Ray a des remords et prétend avoir vraiment perdu les pédales cette fois-là. Voilà pourquoi il a toujours travaillé sur le contrôle de soi dans sa vie.

Imaginez ! On vous raconte ça pendant que vous bouffer des chips ! 

Malade !

Bien sûr, on veut en savoir plus sur Mononcle Ray - tout savoir même -, on va sur son site et puis...patate !


Ouf ! Il va falloir grignoter plus souvent...

...Ou sinon s'informer ailleurs

Comprendre qu'un jour, les affaires n'allaient plus pour Ray, qu'il s'est mis à boire, pis à boire, qu'il a passé tout prêt d'y passer, qu'au dernier moment Dieu - lui-même ! - l'a sauvé et que maintenant Dieu - lui-même ! - est son conseiller en affaires.



Depuis Ray est redevenu prospère...

Non mais, quelle galère !

 

***

Et c'est ainsi que, malgré tout, les Uncle Ray's sont devenues mes chips favorites.




Une simple rencontre aléatoire dans un petit dépanneur perdu sur le coin de deux petites rues de Québec.

C'est nébuleux, tout ça, non ?

C'est le mystère de Québec !

***

Un petit souvenir avant de partir ?








Bonne fin de journée ! ;)


 











vendredi 22 mars 2013

Les dîners de Grand-Maman




Cette cuisine...Grand-Maman m'en a préparé des dîners dans cette cuisine. Faut dire que je suis arrivé dans sa maison âgé de 4 jours seulement. Et j'allais y passer le premier mois de ma vie. Puis, toutes les journées de semaine de mon enfance. Et y revenir, toujours, qu'importe le lieu de départ...

Cette table...C'est probablement sur cette table que j'ai dîné le plus souvent dans ma vie - observant du coin de l'oeil mon grand-père s'en donner à coeur joie avec son couteau et sa fourchette. Quel appétit ! Fallait finir son assiette, mais grand-papa m'aidait...des fois.

C'est que, mardi dernier, pour une trop rare fois, j'ai préparé le dîner dans cette cuisine et j'ai déposé les assiettes sur cette table. Immanquablement, avant, pendant et après la préparation du repas, je fus transporté par un torrent de souvenirs...

Allez, garçon ! Partageons un peu...

***

À deux ans, j'ai eu une pneumonie. À l'hôpital, je ne voulais rien manger. Une fichue tête de cochon ! (C'est de famille, paraît-il) Donc, je suis là, on est en 1982, y'a même pas de nintendo pour me divertir tout simplement parce que ça n'existe pas et de toute façon ça ne se mange pas, ce n'est pas ça le problème, c'est que je ne veux rien manger - je me répète mais c'est important, je glisse tranquillement vers le dénouement, ne vous inquiétez pas ! - c'est peut-être ma première crise de diva, allez savoir !

Arrive ma grand-mère avec un pot mason. Dans le pot, de la soupe. Sa soupe. Une soupe qui n'avait pas de nom, mais qui allait s'en trouver un quand la petite tête dure allongée dans son lit d'hôpital allait enfiler une cuillerée l'autre dans sa bouche.

L'appétit m'était revenu. Vive la soupe ! Vive la soupe...miracle !

Voilà. Vous emplissez ce pot de soupe miracle et vous sortez un gamin entêté de l'hôpital ! Pas mal, non ?

***

La béchamel aux oeufs de ma grand-mère a atteint chez moi le statut de plat national ! Dans ses différentes variantes - au saumon, au thon, au pois chiche, etc. - c'est une recette qui coûte rien et qui comble la panse.

Quand je me suis finalement intéressé à l'art de la cuisine - j'y ai pensé longtemps avant de me dire « pourquoi pas ?» - j'ai demandé et obtenu une démonstration de ma grand-mère - car je voulais que ma béchamel goûte exactement comme la sienne.

Ça peut avoir l'air niaiseux, mais ça en prend des essais pour obtenir la texture recherchée. Et après, il faut personnaliser. Donc y mettre du curry.

C'est fou ce qu'il y a comme variantes dans la présentation de la béchamel aux oeufs ! Je crois que je suis à l'aube d'une révolution à ce chapitre !


***


Aujourd'hui 22 mars, c'est sa fête. Mardi dernier, je lui ai préparé un dîner pour souligner ses 88 ans.

Un de mes classiques - un pavé de saumon nappé d'une sauce aneth et citron, avec riz et asperges.

Et puisque ma grand-mère raffole des crevettes, j'en ai fait sauter quelques unes dans le beurre et la purée d'ail.

 - J'ai une crevette de trop, qui la veut ? j'ai demandé, juste avant de servir.

 - Elle est à moi ! m'a répondu ma grand-mère, du tac au tac.

Joyeux anniversaire, Madame !

P.S. Je t'aime.

jeudi 21 mars 2013

On joue à faire semblant


Les produits industriels qui imitent la viande ne font jamais l’unanimité autant chez les omnivores que chez les végétariens et les végétaliens.

Certains ne comprennent pas pourquoi il faudrait remplacer la viande par des saveurs similaires tandis qu’il y a tant à découvrir. D’autres redoutent ce que ces aliments contiennent, surtout en ce qui concerne leur teneur en sel et en sucre parfois élevée.



Oui, il est possible de survivre en tant que végé sans manger ces produits. Évidemment. On ne mange pas tous les soirs de la simili-viande accompagnée de pommes de terre et de légumes comme on pourrait le faire avec la viande. Se limiter à ces produits serait pratiquement une insulte envers le végétarisme qui nous permet de réinventer tous les plats et de faire entrer la créativité et la découverte dans nos assiettes.

Cependant, il m’arrive d’en acheter. Pour faire changement, pour découvrir de nouvelles saveurs, pour aller plus vite, pour faire des tests, pour imiter des recettes de mon enfance ou pour partager un BBQ avec des omnivores sans avoir à préparer des tas de trucs…

Bien sûr, il y a de bons coups et de mauvais coups sur le marché. Depuis mon adolescence, l’offre s’est généralement raffinée et améliorée et correspond davantage aux gouts des consommateurs : on est maintenant loin de la petite saucisse de soya au goût bizarre qui lève le cœur.

Ici, je vous présente mes meilleurs choix d’épicerie. Des choix relativement accessibles pour les gens qui vivent ailleurs qu’à Montréal ou loin des épiceries spécialisées ou des marchés asiatiques (les maitres des produits d’imitation!).

Car il ne faut pas l’oublier, ces produits sont souvent une porte d’entrée intéressante pour explorer autre chose et changer doucement ses habitudes alimentaires… Ou pour enfin savoir quoi servir à nos amis végés!



Mention spéciale à toute la gamme Gardein (garden + protein) pour le gout et la texture

Ces produits se retrouvent dans la section des surgelés près des aliments santé et bio et on les rencontre de plus en plus dans les épiceries. Ils vendent aussi des produits frais près du tofu. 

Mes préférés:
Les gars tripent vraiment là-dessus à cause de la sauce ultra piquante. À manger en regardant le hockey avec de la salade de chou pour faire comme si.

Excellent dans une soupe asiatique style pho (tonkinoise)

Avec du riz, la recette sur le sac est écoeurante! Ils proposent de faire une sauce avec du mirin, du vinaigre de riz assaisonné, etc. J'imagine que ça doit être bon dans un genre de boeuf aux légumes...

J'en ai mangé hier en faisant un poulet chinois épicé avec des nouilles frites, des courgettes, des oignons et une sauce au sake.




Mention aux meilleurs cretons de Porat

Quand j'étais petite, je raffolais des cretons de ma grand-mère. Je détestais ceux de l'épicerie, car on tombait toujours sur quelques chose de louche et de croquant, mais ceux de ma grand-mère... mmm...

J'ai trouvé l'alternative par excellence, un produit québécois en plus! Je ne les retrouve que chez Loblaws pour l'instant et j'en mange rarement, mais c'est un délice. En vrai, le produit ressemble à un petit rouleau.

À manger sur une bonne tranche de pain avec de la moutarde comme dans le temps!



Mention à la dinde et aux grosses saucisse de Tofurky

Pour recevoir des invités à Noël ou à l'Action de Grâce, une belle grosse dinde végé! Elle a fait ses preuves chez les omnis accompagnée d'une bonne sauce et de légumes savoureux. Une alternative intéressante au rayon des surgelés. On ne les retrouve pas dans toutes les chaines.

Gardein en fait aussi une, mais je ne la retrouve nulle part près de chez moi.




Je n'étais pas une fan de saucisses italiennes à la base, surtout quand il y a eu la mode où tout le monde en achetait chez Club Price. Il y avait toujours des croquants là-dedans et ça me dégoutait. Par contre, les saucisses végés sont à essayer. Elles sont très salées et épicées. À manger modérément. Les gars aiment ben ça.
 

Je les ai utilisées la semaine dernière pour faire la strata à la saucisse italienne de Ricardo.



Mon chum la sert dans un pain baguette coupé avec de la choucroute et de la bière en accompagnement!



Petite mention par défaut à Yves Veggies pour les fausses viandes, les saucisses et les pepperonis

Avec le temps, on dirait que Yves Veggies n'a pas su s'adapter. Comme les produits du Commensal, on dirait que tout goute la même affaire, ce qui est franchement désagréable. Mais par défaut, il représente encore le choix pour certains trucs...

Les tranches de jambon

Fait changement dans les sandwichs et bon lorsque grillé. À noter que pour eux, dinde, salami, jambon et bologne ont des gouts très similaires...

Les saucisses

Dans le temps que je vivais à Montréal, on achetait de bonnes saucisses hot-dog avec le centre rempli de fromage et de jalapenos. À Québec, je n'en retrouve plus et je me souviens plus du nom de la compagnie... Par défaut, les Yves Veggies remporte ce combat très injuste, faute de réels compétiteurs. Leurs saucisses font le travail sur le BBQ.



Les pepperonis

Tous les parents des amis de mon fils en achètent dans les partys et les enfants adorent ça! Ils se font des pizzas et ils se battent pour en mettre dessus. Ils aiment d'ailleurs plus le gout de ces pepperonis que les réguliers faits avec de la viande. Pas de gras, pas de cholestérol!


Mention spéciale burger à La Soyarie

Je dois vous avouer que je n'achète pas de fausses galettes de viande mis à part pour aller chez des amis lors d'un BBQ et encore, je préfère souvent une tranche de tofu épaisse marinée et cuite sur le grill. Je suis tellement une fan de burgers que je connais mille recettes végés ultra délicieuses, alors pas la peine de me tourner vers ces produits. Par contre, la compagnie québécoise la Soyarie offre une bonne alternative gouteuse. On les retrouve près du tofu en épicerie.





Mention au fromage feta d'Unisoya

Ils appellent ça une pâte de soya, mais ça remplace très bien le fromage feta dans les salades ou sur des pizzas. J'aime bien l'idée! En plus, c'est encore un produit québécois. On retrouve ces pâtes à côté de leur tofu qu'ils font aussi (et que je n'aime pas beaucoup).


 



Mention à mon obsession du moment de Yoso (le site ne fonctionne pas)

Je ne suis vraiment pas une fan de faux fromages à base de riz ou de soya. Je n'ai peut-être pas encore gouté LE bon, mais je ne suis pas capable de manger ça sans avoir un haut le coeur après deux bouchées. Par contre, cette tartinade sur des bagels (les vrais là!), j'adore. Un peu sucrée, un peu salée (avec de la margarine). Je ne crois pas que ce soit un gout qui plaise aux p'tits nouveaux, mais moi, j'en mange tous les jours (en attendant ma prochaine obsession) et je trouve ça pas mal meilleur que le fromage Philadelphia. On le retrouve dans la section réfrigérée des produits naturels.





Mention aux croquettes Veggie Patch

Je ne pourrais terminer cet article sans mentionner les croquettes de Veggie Patch. Quand j'ai demandé aux gars de me nommer leurs alternatives à la viande préférées, ces croquettes étaient dans leur top (mais pas dans le mien si on regarde leur place dans mon article!). Si j'étais seule, je n'en mangerais jamais, car ce n'est pas un repas qui m'attire, mais c'est vrai qu'elles sont bonnes.



Les natures sans légumes sont aussi très bonnes.




Quand on regarde vite comme ça, il y a quand même beaucoup d'imitation de malbouffe dans ces produits. Heureusement, avec l'offre de Gardein, on voit qu'une belle évolution se dessine doucement!

Puis, ce serait quand même chouette d'avoir accès à plus de produits québécois dans ce domaine. Je vois de plus en plus de gens omnis en acheter. Comme ce grand-papa qui me demandait l'autre jour  à l'épicerie comment remplacer son bacon dans une soupe (!) par quelque chose de végé, car il voulait réduire sa consommation de viande pour des raisons de santé...

N'hésitez pas à rajouter vos alternatives commerciales préférées à la suite de ce message ou me faire part de vos commentaires!

Bonne soirée!




jeudi 14 mars 2013

Une femme dans la cuisine



Le 8 mars dernier, c’était la Journée de la femme. À ce sujet, j’ai lu beaucoup d’articles concernant l’évolution et la place de la femme dans la société. Puis, par hasard, une réservation que j’avais effectuée à la bibliothèque est arrivée cette même journée : Reflets dans un œil d’homme de Nancy Huston. De quoi alimenter mes réflexions…

Mes thèmes de prédilection : la maternité et l’alimentation.

Depuis que je suis toute petite, on me dit que je peux faire comme les hommes, que nous sommes tous égaux et qu’il n’y a pas de différences entre les genres. La journée de la femme me rappelle toujours qu’il n’y a pas assez de postes en construction, en politique et en gestion occupés par des femmes. Je me sens coupable.



À ma mère, on lui a dit qu’elle devait faire garder ses enfants pour travailler plus de 40 heures par semaine. On lui a aussi dit que de cuisiner pour sa famille était rétrograde. Quoi, tu veux servir ton mari comme une femme au foyer? Ma mère ne fait rien qui est considéré comme typiquement féminin : elle bricole, elle rénove, elle a géré des entreprises, elle n’aimait pas cuisiner et elle ne porte même pas de jupes!

Ben oui, les femmes dans la construction toi!

Moi, j’ai toujours été attirée par des passions ou des emplois typiquement féminins, malgré moi. Quand la maternité m’a frappée de plein fouet, mon enfant et ma famille sont devenus mes priorités. Faire garder mon fils à temps plein? Mais je n’ai qu’un enfant et ça passe si vite la petite enfance! Manger des repas préparés? Mais le monde de la cuisine est si créatif et invitant, j’ai faim!

Je ne suis pas le modèle de femme que l’on valorise dans la société. En fait, j’ai souvent l’impression qu’on aspire toutes à devenir des hommes. Et quand je parle comme ça, on me reproche de vouloir revenir au modèle de la femme au foyer… Misère… Vous ne comprenez pas…

Les femmes, on a arrêté de cuisiner pour s’affranchir, pour devenir plus libres. Mais on devient, par le fait même, esclaves de la société de consommation. Si on ne peut même plus répondre nous-mêmes à un besoin aussi essentiel qu’est celui de se nourrir, vive la liberté!


Même nos Sims ne savent plus faire à manger! 


Le savoir ne s’est pas transmis. On cuisine avec des enveloppes et des sauces achetées. Même chose avec les enfants, on les fait garder, tout le temps. On a galvaudé l’expression C’est mieux de passer du temps de qualité avec notre enfant qu’être tout le temps présent! comme si on ne pouvait pas simplement passer beaucoup de temps de qualité avec son enfant et comme si tous les parents qui arrivaient à six heures du boulot passaient toujours des moments de qualité avec leur progéniture. Quand je regarde le nombre de petits du primaire qui écoutent des émissions comme Occupation Double, si c’est ça passer du temps de qualité


Je passe du temps de qualité avec la gang d'Occupation Double!


C’est comme l’expression Carpe diem qui est devenu l’emblème des cartes de crédit. On est loin de la Société des poètes disparus! Dépenser aujourd’hui, payer plus tard. Vivre le moment présent, ne pas penser aux lendemains.

Des fois, quand je cuisine, j’ai l’impression d’être une moins que rien, une esclave et que je fais reculer la cause de la femme de 50 ans. Bon sang que c’est inscrit dans nos cerveaux tout ça! Je passe l’aspirateur? Ça y est, je suis une femme au foyer. Je lave les vêtements de mon chum? Exploitée!




Pourtant, quand mon chum fait les mêmes tâches (et il les fait), il est perçu comme un héros! Il lave mes bobettes!!! WOW! Moi, je suis là par défaut. Un homme m’a déjà dit, à l'époque, quand je lui ai annoncé que j’étudiais en enseignement : « Ouais, mais on n’a pas besoin de femmes en enseignement, il faut des gars! Tsé, les p’tits gars ont besoin de modèles masculins. Il y a trop de femmes en enseignement! ».

Ben merci, mais pour l’instant, je suis là. Pis pas toi.

Alors, je suis là en attendant que les hommes prennent ma place? En mode, en cuisine, en relations d’aide, les femmes sont là en attendant. Super!

Quand on voit des listes de femmes qui réussissent et qui s’accomplissent, on voit rarement les femmes qui se donnent corps et âme avec les malades dans les hôpitaux et avec les poqués de la société dans les organismes communautaires, les enseignantes, les éducatrices en garderie, les cuisinières de cafétéria… On ne voit que des femmes à tailleur qui travaillent 70 heures par semaine comme les mecs.



Ce n’est pas en devenant un homme que je vais être libre. Je veux un autre modèle!

Je ne sens pas que les femmes sont encore tout à fait libres. Comme je gagne moins cher que mon chum même si je suis allée à l’Université et pas lui, j’ai l’impression que je dois en faire plus à la maison. C’est bête, hein? Mais c’est inconscient, je recherche l’égalité. Et si aujourd’hui je privilégie ma famille, demain, quand mon fils sera grand, je veux continuer de prendre toute la place qui me revient, sans embûches. Et, je ne crois pas que je sois dans le camp des privilégiés.

Quand j’entends un fermier qui dit à L’Amour est dans le pré qu’il désire une femme au foyer, ce n’est pas tant le fait qu’il y ait encore des gars qui recherchent ce modèle qui me choque, mais tout ce que cela sous-entend : Je veux une femme qui ne travaille pas, qui s’occupe des enfants, qui fait mes lunchs, qui s’occupe de moi comme le faisait ma maman et SURTOUT, je ne m’occuperai pas des enfants, je ne cuisinerai jamais et je ne ferai pas de ménage.

J’ai l’impression qu’il faut remettre la famille au centre de nos priorités et que cela ne doit pas être uniquement une responsabilité féminine. Le père doit prendre des congés parentaux pour s’occuper de ses enfants. Il est inadmissible qu’en 2013, un homme ne souhaite même pas prendre quelques semaines pour être avec son enfant. Plusieurs chercheurs s’entendent d’ailleurs pour dire que les pères qui s’occupent tôt de leurs enfants ont tendance à le faire par la suite et à mieux s’impliquer dans la division des tâches. (Le Devoir, 9 mars, Pères à temps plein un jour...)

Et qu'est-ce que ça donne plus tard? Si l’homme apprend à s’occuper des siens, il risque aussi de s’occuper des autres, des malades, de ses parents et ainsi partager avec la femme ces rôles très demandant. (Le Devoir, 9 mars, Pères à temps plein un jour...)

Puis avec l’obligation des hommes de prendre des congés parentaux, l’accès à l’emploi pour des postes plus payants est plus facile pour les femmes. Un employeur sachant que l’homme ou la femme peut prendre à tout moment un congé parental ne laisse plus de côté des femmes compétentes au profit d’un homme sans utérus.



Et des fois, je me dis : À quoi ça sert de faire des enfants si c’est pour toujours laisser la société s’en charger?

Si tu n’as pas le temps de t’occuper d’un poisson rouge parce que tu travailles trop, imagine un enfant deux minutes!

Ce n’est pas obligatoire de faire des enfants. On n’est pas plus femme parce qu’on vit la maternité, ça n’a rien à voir. Les femmes ont le droit de ne pas faire d’enfants et elles ne sont pas égoïstes et sans cœur pour autant.

Ça aussi, c’est inscrit solidement dans les cerveaux! Je pense que ce serait le temps de se déprogrammer un petit peu, non?

Je ne veux pas qu’on revienne en arrière. Je veux juste trouver ma place de femme. Je veux que les parents qui décident de faire des enfants prennent leurs responsabilités.

Je veux juste que les humains deviennent plus importants que l’argent…




 Twitter: @MichFromQuebec

mercredi 13 mars 2013

Les requins (dé)masqués



L'attraction principale de la ville de Québec n'est pas ce que l'on peut croire. Pas le Château Frontenac. Pas la Grande Allée. Pas le futur amphithéâtre que l'on peut voir pousser de l'observatoire de la ville.

Même pas toutes ces radios cacophoniques.

Non, l'attraction numéro un, c'est le maire Labeaume. Pas une journée de congé dans les journaux. Pas une. 

Des Unes ! Il est intraitable. Il est infatigable.

Bénédiction du pape...heu...du maire Labeaume.


L'une de ses dernières sorties en liste, la semaine dernière - on en dénombre vingt-trois depuis - concerne sa réaction à la hausse débile de 1000 % de taxes municipales encaissée par des fermiers de Beauport.

« C'est la vie. » dixit le Maire.

Et d'ajouter que cela n'a rien à voir avec les spéculateurs, ou ce que l'on peut appeler les requins des champs.



J'en parlais justement un peu en août dernier.

Ainsi vient la mise à jour...

***

Vous avez tout plein de fric. Vous voyez ces terres à vendre dans une zone agricole. Vous payez jusqu'à 15 fois la valeur réelle.

Achetez-en plusieurs. Encerclez ceux qui résistent à vos incessantes - et fichtrement alléchantes - offres d'achat.

Faites-vous des contacts à la ville. Attendez un dézonage. Rêvez déjà à ce tout nouveau quartier résidentiel que vous construirez. Salivez devant toutes ces années à vivre dans le Sud en regardant simplement votre compte en banque accumuler tous ces revenus.

Vos amis vous le disent. Vous êtes à deux pas du statut de génie !



Pendant ce temps, les fermiers résistants verront leurs comptes de taxes exploser, ça finira bien par devenir intenable - ils finiront bien par vendre, les saligauds !

Et lorsqu'il n'y aura plus de terres à vocation agricole dans la dite zone, ça deviendra facile de dézoner, tiens !

Même si ces terres agricoles sont supposées être protégées par la Ville jusqu'en 2025...

La nouvelle et les réactions ici, là-bas et un peu plus loin, genre à Beauport.

***

D'un côté, la Ville se dit ouverte à l'idée de l'agriculture urbaine, et de l'autre, il y a ce que je viens de résumer.

Non mais, humons donc, c'est le parfum de la contradiction, non ?

On souhaite de plus en plus acheter des produits alimentaires de proximité. À titre personnel ou local, l'agriculture urbaine peut contribuer.

La ferme en ville aussi !

Bien hâte de voir la nouvelle politique agricole du ministre Gendron, qui dit souhaiter mettre un terme à la spéculation des terres agricoles.

Un simple voeu ? Ou une réelle volonté ?






vendredi 8 mars 2013

Collation philosophique



Visite fructueuse à la bibliothéque la semaine passée. J'y suis revenu avec l'excellent Paul au Parc de Michel Rabagliati, mon premier John Fante - enfin ! - et un chouette petit recueil de philosophie nommé Plages philo...à l'usage de tous - lecture idéale dans l'autobus grâce à ses petits textes, à la pertinence quotidienne de ses thèmes et à ses nombreux auteurs, autant contemporains qu'anciens.

Montaigne est de la partie. Il est même cité dans un lien plus bas.


Dans ce dernier livre, j'y ai déniché deux réflexions intéressantes bien à propos dans ce blogue. Il s'agit de Nos Amies les Bêtes, de Tristan Garcia, et du Festin pas Bête, de Corinne Pelluchon.

Je ne m'attarderai pas sur le pedigree respectif des deux auteurs - libre à vous comme à moi de les découvrir. Et si vous êtes néophyte dans le domaine de l'éthique animale, par exemple, rassurez-vous, je n'en sais pas plus que vous !

J'avançerai donc à tâtons, à coups de citations...

Nos Amies les Bêtes

L'auteur fait remarquer que notre sensibilité face à l'animal a changé ces derniers siècles, principalement au cours des cinquante dernières années. Les premiers auteurs qui s'interrogèrent sur cette relation firent la comparaison avec l'esclavagisme. D'autres, plus tard, soulignèrent que les camps d'extermination eurent pour modèle les abattoirs de Chicago.

Chicago a aussi une très bonne équipe de hockey...


« ...les animaux sont le miroir des rapports que les hommes entretiennent avec eux-mêmes. Ainsi, tout ce que l'être humain a fait subir de violent à son semblable s'est réflété depuis quelques siècles dans notre conception des animaux. »

Et ce, même si depuis Darwin, les êtres humains et les animaux se sont rapprochés comme jamais. En théorie, il faut croire, puisque notre mode de vie (l'urbanisation) nous a éloigné d'eux, simultanément.

« Désormais, il y a les animaux que nous mangeons (avec lesquels nous ne vivons pas), les animaux en compagnie desquels nous vivons (que nous ne mangeons pas) et les animaux que nous étudions et préservons. »

Tout près de l'animalité et pourtant si loin. Alors peut survenir la culpabilité et ce souci de les protéger.

Il faut donc « réinventer de nouvelles façons d'être avec les autres espèces. » Sinon,  « il (l'être humain) sera de plus en plus tenté de devenir végétarien, d'interdire la chasse et de protéger les animaux comme des enfants. »


La chute est un peu brutale. Le végétarisme, le résultat d'une culpabilité ?


Festin pas Bête

Je vous donne le lien pour aller lire ce petit texte. Allez-y, c'est vraiment pas long...!

Pour le simple plaisir de la réflexion et des mots, quelques passages...

« Pour manger de manière humaine, ne faut-il pas avoir de la considération pour ceux et celles qui cuisinent et permettent que je mange bien ? » (Monsieur Jambon prêche ici plus que pour son clocher. Qu'allez-vous croire ?)

« Bien manger, c’est donc s’interdire le gaspillage. Avoir honte de chaque yaourt que l’on jette, des restes qu’on laisse dans les assiettes et qui n’iront même pas aux chiens ou aux cochons. » (Monsieur Jambon a toujours eu les yeux plus grands que la panse, au figuré. Au propre, la panse coiffe maintenant ceux-ci de quelques centimètres...)

«...alors la sobriété de nos grands-parents qui ne mangeaient de la viande que deux fois par semaine est l’expression du devoir et du goût. » (Et le vendredi des filets de turbot panés dans des corn flakes écrabouillés !)


***

Voilà pour la collation. Pour la petite fringale.

Pour le muffin philosophique...








jeudi 7 mars 2013

Cheez Whiz donne de la personnalité



Il y a deux semaines, je vous ai invité à une petite dégustation de ketchup maison afin de trouver un bon substitut au ketchup Heinz commercial. Bon, la conclusion n’était pas géniale et j’ai décidé de continuer à acheter mon petit ketchup bio, mais je me devais d’essayer ça un jour dans ma vie. Et en famille, les expériences culinaires, c’est simplement extraordinaire!

Cette semaine, je me suis attaquée au fameux Cheez Whiz. Parlez-en autour de vous et tout le monde trouvera ça complètement dégueu. Le problème, c’est que le Cheez Whiz est ultra vendu et consommé. Il doit bien avoir quelqu’un quelque part qui en mange, hein! (Confession : j’en mets sur mes rôties, des fois, chez ma mère…)


Article super intéressant sur le fromage fondu sur le site de Ricardoooo!


Alors, on a refait un banc d’essai en famille! Yaouh!

En compétition, cette fois-ci, trois Cheez Whiz maison : celui de Ricardo qui se veut une imitation parfaite full fromage jaune et deux tartinades végétaliennes : une à base de haricots blancs et l’autre, remplie de noix de cajou.

Et pour gouter bien comme il faut, nous avons accompagné ces essais de bâtonnets de courgettes et de céleris, de petites pointes de pitas grillés et bien sûr, de biscuits Ritz (Cheez Whiz et Ritz, c’est quand même le classique cheap idéal des partys de Noël des années 80).


Le Cheez Whiz de Ricardo




En regardant simplement la photo, déjà, les ingrédients ne me disent pas grand-chose, même si j’ai changé le foutu sirop de maïs par du sirop d’érable pour faire plus naturel.




Mais la texture ressemble parfaitement au Cheez Whiz de Kraft, même affaire! Et le gout?

I-DEN-TI-QUE, quoique mon chum avait échappé le pot de piment de cayenne et qu’il était un peu plus épicé que la normale.

Nos commentaires

Mon chum : On le voit tout de suite que ce n’est pas sain, c’est vraiment très gras. Et ça ressemble tellement au vrai qu’on se demande, au gout, si c’est vraiment meilleur pour la santé.

Mon fils : Ça ressemble au fromage qu’ils servent avec les nachos au cinéma.

Moi : Avec les pitas, ce n’est vraiment pas bon et ça ne va bien qu’avec les Ritz. Ça goute les petits bâtonnets que tu trempes dans le contenant de fromage qui vient en paquet de trois. À la longue, ça tombe sur le cœur.


Le Cheez Whiz aux haricots




Les ingrédients sont intéressants : haricots blancs, levure, citron, tahini, poivrons rôtis, etc.




La texture ne ressemble pas vraiment au vrai (ou au faux!), mais elle est tout de même très belle et appétissante.

Nos commentaires

Mon chum : Avec cette tartinade, tu sais que tu n’auras pas de problèmes. (Je crois qu’il fait une fixation sur la digestion.)

Mon fils : Avec des pitas grillés, c’est le match parfait!

Moi : Ça ne goute pas du tout le Cheez Whiz, mais c’est drôlement bon. J’aime beaucoup la petite amertume de l’humus qui ressort subtilement.


Le Cheez Whiz aux noix de cajou

J’ai déjà essayé de faire du faux fromage aux noix de cajou une fois et ce fût un désastre incroyable. D’ailleurs, si vous avez d’excellentes recettes à me suggérer, je suis toujours preneuse. C’est juste qu’au prix que coutent les noix de cajou, je limite mes essais immangeables.

Cependant, ici, il n’est pas question de faire tremper les noix de cajou, tout est envoyé dans le mélangeur en même temps.




Pour ce qui est des ingrédients, la simplicité même.




La texture est intéressante, mais comme mon ketchup santé d’il y a deux semaines, cette tartinade adhère très mal aux aliments.

Nos commentaires

Mon chum : Ordinaire, mais pourrait être meilleur chaud. (J’imagine que ça faciliterait ainsi sa digestion… Ben non, je le niaise.)

Mon fils : Il est un peu plus granuleux et on dirait qu’il ne va bien avec rien.

Moi : Je ne l’aime pas. Les saveurs sont très ordinaires.



Conclusion

On s’en doutait, faire du fromage Cheez Whiz sans fromage, ben ça ne donne pas du fromage par magie.

À ce niveau, il n’y a que le fromage de Ricardo qui remporte la palme de l’imitation parfaite. Et tant qu’à acheter du Cheez Whiz commercial, aussi bien faire cette recette qui est ultra simple et qui se conserve environ deux semaines au frigo. Au moins, vous saurez ce qui se trouve sur votre rôtie.

En ce qui concerne les options végétaliennes, la tartinade aux haricots blancs gagne le premier prix. On rajouterait quelques épices pour un peu plus de saveur, mais dans l’ensemble, elle se propose comme une alternative intéressante pour ceux qui ne mangent pas de fromage. Par contre, sur des rôties, je ne crois pas qu'elle soit idéale.

Bref, ça vaut la peine de se faire son propre Cheez Whiz maison si l’on est un vrai fan. Pour les autres, explorer le monde des tartinades est une option encore plus intéressante et stimulante!

Allez, faites de vos cuisines des laboratoires!

Bonne fin de semaine!


Ah oui, je suis maintenant sur Twitter! Je n’ai aucune idée de ce que j’y fais et je n’y connais PERSONNE, mais si ça vous tente de jaser avec moi, je suis là depuis hier!!!


Pour l’instant, j’ai l’impression de parler seule dans une grotte après la fin du monde…